La production industrielle britannique a fortement chuté en avril par rapport au mois précédent, une baisse d'ampleur inattendue en partie imputée au jour férié accordé pour le mariage du prince William et de Kate Middleton, selon des données officielles publiées vendredi.
Cette baisse de 1,7% a fortement surpris des économistes, qui avaient anticipé une diminution de 0,1% seulement, selon le consensus cité par l'agence Dow Jones Newswires.
La surprise a été d'autant plus forte que la production industrielle avait légèrement rebondi en mars (+0,2% selon un chiffre révisé).
Sur un an, la production industrielle a baissé de 1,2%, a précisé l'Office national des statistiques nationales (ONS).
La production manufacturière seule, principale composante de la production industrielle, est également ressortie nettement au-dessous des attentes, chutant de 1,5% sur un mois, pour une hausse de 1,3% sur un an (contre +2,7% sur un an en mars).
Pour expliquer cette mauvaise performance, l'ONS a mis en avant les fermetures d'usines lors du mariage du prince William le 29 avril à Londres, qui s'est intercalé entre plusieurs autres jours traditionnellement chômés à cette époque de l'année.
Certaines entreprises ont même fermé leurs portes une semaine pour prendre en compte le nombre important d'employés ayant choisi de faire le pont.
S'il a eu un effet positif sur le tourisme et les ventes de détail, notamment dans l'alimentation et l'habillement, le mariage pourrait au final coûter entre 0,2 et 0,7 point à la croissance britannique cette année en raison d'une baisse de l'activité économique, selon différentes estimations.
La production industrielle d'avril a également été affectée par les conséquences du tsunami au Japon, qui ont privé de pièces détachées certaines usines automobiles du Royaume-Uni, a expliqué l'ONS.
Ces événements exceptionnels ont permis à certains experts de relativiser la portée des chiffres d'avril, ceux d'ING s'attendant par exemple à un rebond rapide.
D'autres faisaient en revanche part de leur inquiétude, alors que le gouvernement table sur un rebond de la production industrielle pour compenser les effets sur l'emploi et la croissance de son plan de rigueur.
Selon Howard Archer, de IHS Global Insight, le secteur industriel, qui avait bien commencé l'année, "est train de flancher", après la reconstitution de leurs stocks par les entreprises.
Les derniers chiffres du commerce extérieur, autre secteur qui porte les espoirs du gouvernements, ont en outre montré que les exportations stagnaient.
Les économistes ont en revanche salué le ralentissement de la hausse des prix à la production. Selon des chiffres également publiés vendredi, ceux-ci ont augmenté de 0,2% en mai après 1% en avril.
Tout reflux des prix est un motif de soulagement pour la Banque d'Angleterre, qui a maintenu encore cette semaine son taux directeur au niveau historiquement bas de 0,5% afin de préserver une croissance fragile, malgré une inflation générale qui a grimpé à 4,5% sur un an en avril.