Le ministre français de l'Economie Christine Lagarde a assuré jeudi à Pékin que le Fonds monétaire international (FMI), dont elle brigue la tête, contribuerait à une plus large utilisation du yuan à l'étranger, tout en saluant l'appréciation de la monnaie chinoise depuis un an.
"Le FMI va contribuer à l'internationalisation (du yuan) et aidera à faciliter ce processus", a déclaré Mme Lagarde au cours d'une conférence de presse.
"Le processus est déjà entamé, graduellement, pas de manière révolutionnaire ni d'un jour à l'autre. Je pense que de tels changements, qui sont positifs, doivent s'effectuer progressivement", a poursuivi la candidate à la succession de Dominique Strauss-Kahn.
Le yuan, qui reste très étroitement arrimé au dollar, est déjà utilisé comme monnaie d'échange pour le commerce entre la Chine et plusieurs pays d'Asie. Pékin a aussi lancé des émissions d'obligations en yuans sur la place financière de Hong Kong, qui utilise une monnaie différente de la Chine continentale, le dollar de Hong Kong .
Plusieurs entreprises ont également émis des obligations en yuans dans l'ancienne colonie britannique.
Le yuan n'est pour l'heure pas convertible pour les comptes en capitaux, les dirigeants chinois craignant d'être à la merci de mouvements de capitaux spéculatifs s'ils prenaient une telle mesure.
Christine Lagarde a salué comme un "mouvement positif" l'appréciation du yuan d'environ 5% depuis un an.
"Je pense qu'il doit y avoir une poursuite de ce mouvement d'appréciation", a-t-elle ajouté.
Confronté à des pressions de ses principaux partenaires commerciaux qui jugent le yuan sous-évalué, le gouvernement chinois craint pour la compétitivité de ses exportateurs, mais les pressions inflationnistes croissantes auxquelles la deuxième économie mondiale est confrontée font de plus en plus ressentir la nécessité d'une appréciation de la monnaie.