(AOF / Funds) - La crise est finie, note Bernard Aybran, directeur de la multigestion d'Invesco Asset Management, soulignant le retour des fonds de LBO (sur les cinq premiers mois de 2011, 358 LBO sont prévus aux Etats-Unis pour une valeur de 75 milliards de dollars en hausse de 76% par rapport à la même période de 2010), le retour des prises de risque ("Notre banque ne peut pas se contenter d'une rentabilité de 7%. Notre objectif est de revenir à 13% d'ici 2013", Bob Diamond, président de Barclays, avril 2011) et le retour de la "créativité comptable".
"Le voyagiste Tui cède certaines de ses marques à une société dans laquelle seront investis ses fonds de pension ; l'opération devrait lui permettre d'économiser 238 millions de livres sterling par an. Diageo avait initié une opération similaire en gageant des stocks de whisky", rapporte le gestionnaire.
"En montants, les bénéfices sont revenus à leurs plus hauts aux Etats-Unis et connaissent de nouveaux plus hauts pour de nombreux émergents. En termes de rentabilité, les marges se sont nettement reconstituées. Hors financières, la rentabilité des sociétés européennes retrouve les niveaux de la seconde moitié des années 1990 (supérieure à 14%)."
"Les actions européennes comptent parmi les moins chères du monde. En outre, comparées à leurs valorisations historiques, elles demeurent sur des niveaux inférieurs à ceux de 2002. Les bénéfices des sociétés émergentes devraient atteindre en fin d'année des niveaux supérieurs de 62% à ceux de 2007. C'est sur les actions américaines que les valorisations ont moins reculé."
"Les achats d'actions asiatiques par les non-résidents représentent moins de la moitié des niveaux de 2004. Certains marchés connaissent même des rachats nets. En termes de stocks, le poids des fonds actions émergentes demeure inférieur au poids dans les capitalisations boursières. Via les fonds, les investisseurs sont globalement sous-pondérés sur les actions émergentes."
"Entre décembre 2008 et avril 2011, l'encours des fonds de dette émergente en devises locales a été multiplié par 4,5 pour atteindre 77 milliards d'euros. Les fonds de dette locale représentent 43% de l'encours total des fonds de dette émergente. C'est une situation opposée à celle du marché obligataire lui-même. Malgré des collectes très soutenues, la dette émergente ne représenterait toujours qu'1% de l'actif des fonds de pension américains. La dette bancaire tier 1 offre toujours des rendements élevés. Très attractifs si on considère que les banques sont too big to fail."
"Les périodes très longues durant lesquelles les actions ne performent pas, se produisent régulièrement dans l'histoire boursière. Elles font suite à des excès et coîncident souvent avec une volatilité élevée et un désengagement des investisseurs de toutes sortes."
"Les marchés obligataires sont principalement abordés via des gérants actifs, à spectre large : interventions sur le crédit, les émergents, la duration et les devises. La principale exposition directionnelle en portefeuille sur le premier semestre était le high yield. Très peu d'exposition directionnelle sur les emprunts d'Etat de la zone euro en général", résume le gérant sur ses allocations.
"L'exposition au dollar demeure minime. Les émergents ont été renforcés dans le courant du deuxième trimestre, principalement sur les actions et plus particulièrement sur l'Asie. Dans les portefeuilles européens : une sélection de stocks-pickers très actifs, focalisés sur les valorisations, avec dans de nombreux cas, un biais sur les petites et moyennes capitalisations. Dans les portefeuilles globaux, le biais cyclique a été nettement atténué dans le courant du deuxième trimestre. Les mines d'or sont présentes, mais pilotées de manière active. Les secteurs défensifs demeurent évités. Le cash est préféré lorsque la politique de gestion du fonds l'autorise."