(AOF / Funds) - "Notre scénario central excluant une restructuration dure au profit d'un rallongement des prêts de l'UE et du FMI, nous passons sur une allocation moins défensive en juin. Les périphériques devraient performer après l'épisode d'élargissement récent. Par ailleurs, la dette US reste particulièrement chère vis-à-vis des AAA européens, nous poussant à poursuivre notre arbitrage Europe vs Etats-Unis à moyen terme. Les craintes d'une restructuration imminente qui ont poussé les taux AAA au plus bas et ceux des non-core au plus haut semblent excessives", note Natixis.
"Il est probable, moyennant une forte conditionnalité, un contrôle accru et une accélération des privatisations que la Grèce va se voir accorder une rallonge de l'aide UE/FMI. Le statut de valeur refuge des AAA devrait ainsi consolider un peu, après la forte surperformance du mois passé. Les non-core à l'inverse devraient bénéficier d'un éventuel accord grec, de stress tests rassurants quant à leur résultat (malgré les critiques sur un périmètre n'incluant pas les banking books)."
"Par ailleurs le nouveau gouvernement portugais, quel qu'il soit, devrait combler le vide et rassurer un peu les investisseurs, les deux partis s'étant engagés sur l'objectif de réduction de déficit. Si Socrates est réélu il pourra poursuivre son plan d'économies. Si le PSD l'emporte, les mesures libérales annoncées devraient être également bien reçues par le marché. Enfin une coalition de projets ne serait sans doute pas non plus trop mal vue."
"Au total, si la situation des périphériques est loin d'être réglée, le mois de juin pourrait voir une pause dans l'écartement des dettes essentiellement lié aux incertitudes quant à la prochaine tranche d'aide de l'UE et du FMI. Une fois cette incertitude levée, le mouvement d'écartement devrait s'inverser au moins sur les prochaines semaines. De plus, la dette italienne qui a un béta inférieur aux autres non-core représente 38% de l'indice périphérique contre 25% pour le trio Grèce-Irlande-Portugal. Nous tentons donc de jouer une surperformance le mois prochain de l'indice périphérique sur l'obligataire AAA 7-10."
"Notre second positionnement est plus une stratégie de moyen terme que nous conservons dans le portefeuille : l'arbitrage entre taux européens et américains sur la zone 10 ans. En effet, malgré la mise sous outlook négatif de la note US par S&P, les T-Notes 10 ans ont réussi à surperformer les dettes AAA européennes. Le spread est de 6pb, un niveau qui paraît toujours surprenant."
"De nombreux facteurs militent en faveur d'une réouverture du spread, via notamment une sous-performance des Treasuries US : le pricing trop agressif du marché concernant la BCE et, à l'inverse, l'absence d'anticipations hawkish aux USA. Les dernières minutes de la Fed laissent à penser qu'une remontée des taux pourrait être décidée quasi en même temps que la fin des réinvestissements de coupons. Et une fois une hausse des taux initiée, il s'agira d'un véritable cycle de hausse des Fed Funds rapidement sur des niveaux plus neutres au-delà de 1,5%."
"La fin du QE2 devrait provoquer une hausse des taux longs US, la Fed étant le principal acheteur alors que le Japon confronté aux besoins de la construction devrait moins être présent dans les flux acheteurs. L'écart de croissance (devrait s'agrandir, ndlr) entre les deux zones, au profit des Etats-Unis : 2,5% de croissance vs 1,8% pour la zone euro en 2011 (d'après NOS économistes). Nous conseillons donc de jouer un écartement du spread en surpondérant l'indice AAA 7-10 ans face à l'indice souverain US 7-10 ans."