Les futures sur indices prédisent une ouverture en baisse des marchés européens après la publication vendredi de chiffres moins bons qu'attendu pour l'emploi mensuel aux Etats-Unis. Les investisseurs attendent aujourd'hui l'indice des prix à la production en avril en zone euro, prévu à 11h. Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, doit par ailleurs s'exprimer dans la journée à l'occasion de la Conférence de Montréal. Une demi-heure avant l'ouverture, les futures sur indices CAC 40 et Dax reculent respectivement de 0,40% et de 0,31%.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay constate que le support majeur à 3870 points a été défendu par les acheteurs -présence d'une longue mèche basse- ralentissant comme anticipé la baisse des cours. Néanmoins, la clôture de la bougie de vendredi s'est faite sous la MM 200 jours ainsi que sous le trend ascendant de moyen terme. DayByDay confirme donc que la dynamique reste baissière sous 3935 points et que le risque d'une franche accélération sous 3870 points n'est plus à exclure.
Les valeurs à suivre
AXA
Le titre Axa a enregistré la semaine dernière l'une des plus fortes hausses des valeurs du CAC 40 avec une progression de 0,99% à 14,75 euros. Les investisseurs ont été séduits par les détails du plan stratégique dévoilé par l'assureur pour l'HORIZON 2015. Ce plan, baptisé « Ambition Axa », vise entre autres une forte augmentation du résultat opérationnel et mise sur la croissance dans les marchés émergents. Dans un communiqué, le groupe affiche sa volonté de devenir « la société préférée de notre industrie ».
EURAZEO
Eurazeo, Remo Ruffini, Carlyle et Brands Partner 2 annoncent la signature d'un accord d'acquisition par Eurazeo de 45% des parts du groupe de luxe Moncler, pour un montant de 418 millions d'euros. Remo Ruffini, président et directeur artistique, conservera 32% du capital et Carlyle 17,8%, précise la société d'investissement dans un communiqué. Le groupe Moncler développe cinq marques : Moncler, Henry Cotton's, Marina Yachting, Coast Weber & Ahaus, et une licence 18CRR81 Cerruti. Moncier a réalisé en 2010 un chiffre d'affaires de 429 millions d'euros et emploie plus de 1000 salariés.
PUBLICIS
Publicis (- 0,94% à 37,295 euros) a affiché l'une des plus fortes baisses du CAC 40 vendredi au lendemain du point d'activité de son concurrent britannique, WPP. A cette occasion, le plus important groupe mondial de communication a indiqué que sa croissance organique s'était élevée à 6,2% sur les quatre premiers mois de l'année alors qu'elle atteignait 6,7% au premier trimestre. Selon le calcul des analystes, cela implique que sa croissance organique était de 4,8% en avril.
STMICROELECTRONICS
STMicroelectronics s'est repris de 1,09% à 7,53 euros vendredi après avoir connu plusieurs séances difficiles en raison du profit warning de son client Nokia. La justice américaine a rejeté l'appel de Credit Suisse qui contestait la décision arbitrale rendue en faveur de fabricant de semi-conducteurs dans l'affaire des obligations ARS (obligations à taux variables fixées aux enchères). STMicroelectronics avait obtenu le remboursement du montant ind-ment investi dans ces produits financiers, contrairement aux instructions de la société.
Les chiffres macroéconomiques
11h00
Indice des prix à la production en avril / Zone euroUne demi-heure avant l'ouverture, l'euro cote 1,4640 face au dollar américain.
Vendredi à Paris
Les marchés actions européens ont terminé dans le rouge pour la cinquième semaine consécutive. Vendredi, les principaux indices sont toutefois restés proches du niveau d'équilibre grâce aux bonnes nouvelles en provenance du ministère des finances de la Grèce, qui ont permis de compenser les chiffres décevants de l'emploi aux Etats-Unis. Le CAC 40 a gagné 0,02% vendredi à 3 890,68 points, soit une baisse de 1,51% sur l'ensemble de la semaine. L'indice Eurotop 100 a perdu de son côté 0,48% à 2 292,59 points vendredi.
Vendredi à Wall Street
Les marchés actions américains ont reculé vendredi suite à la publication de chiffres moins bons qu'attendu sur le front de l'emploi. Ces données ont été d'autant plus mal accueillies qu'elles font suite à une série d'indicateurs décevants publiés tout au long de la semaine. Cette tendance a toutefois été contrebalancée dans une certaine mesure par la publication de l'indice ISM des services, qui a progressé davantage que prévu. Les indices Dow Jones et Nasdaq ont respectivement cédé 0,79% à 12 151,26 points et 1,46% à 2 732,78 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.