L'euro se repliait légèrement lundi face au dollar, pâtissant de prises de bénéfices après avoir atteint son plus haut niveau en un mois, sur un marché des changes qui s'interrogeait sur les modalités de la nouvelle aide financière promise à Athènes.
Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4594 dollar contre 1,4637 dollar vendredi à 21H00 GMT.
L'euro baissait à 116,98 yens contre 117,48 yens vendredi.
Le dollar restait presque stable face à la devise nippone à 80,14 yens contre 80,25 yens vendredi soir.
La devise européenne, passé la semaine dernière de 1,42 à 1,46 dollar, a touché lundi vers 6H30 GMT 1,4658 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 5 mai, avant de se replier.
Ce recul "semble être une correction après les gains enregistrés ces derniers temps en raison des anticipations d'un plan d'aide à la Grèce et des mauvais indicateurs économiques aux Etats-Unis", a commenté Vassili Serebriakov, de la banque Wells Fargo.
Faute de publication de nouvelle statistique économique aux Etats-Unis, les investisseurs se concentraient sur les nouveaux fonds que doit recevoir Athènes pour pouvoir se financer.
Cette nouvelle aide, qui selon M. Serebriakov pourrait atteindre les 95 milliards de dollars, viendra en plus des 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans déjà promis en 2010 par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Son principe a été dévoilé vendredi par le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, qui a précisé que les banques privées créancières du pays apporteront une contribution sur une base volontaire.
Cette participation "comporte un risque qui est actuellement sous-estimé", a averti Marc Chandler, de Brown Brothers Harriman.
Le but du nouveau soutien est d'éviter une restructuration de la dette de la Grèce, qui pourrait être coûteuse pour le système bancaire européen, mais le marché s'interroge sur les conditions qui seront posées aux établissements financiers pour leur contribution.
Pour M. Serebriakov, "si les détails de l'aide à la Grèce qui vont émerger vont constituer un facteur important pour l'évolution de l'euro cette semaine, l'attention va finalement se reporter vers la décision de politique monétaire" de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi.
L'institution devrait garder inchangé son taux directeur, mais laisser entendre qu'elle le remontera en juillet, comme elle l'a déjà fait en avril pour lutter contre l'accélération de l'inflation.
"Les attentes de hausse des taux soutiennent plusieurs monnaies, dont l'euro, malgré la toile de fond bien sombre que constitue la crise de la dette souveraine", a observé Samarjit Shankar, de BNY Mellon.
Une hausse de taux rendrait plus attractive la monnaie unique européenne, qui offrirait ainsi de plus fort rendement.
A l'inverse, aux Etats-Unis, la Réserve fédérale maintient son taux directeur proche de zéro depuis deux ans et demi pour soutenir la reprise, et ne cesse de répéter qu'elle n'a pas l'intention de le relever à court terme.
Cette idée a été renforcée vendredi par la publication de chiffres de l'emploi très décevants pour mai, avec trois fois moins de créations d'emploi qu'espéré et une remontée inattendue du taux de chômage à 9,1%.
Vers 18H00 GMT, la devise helvétique baissait légèrement face à la monnaie unique, à 1,2215 franc suisse pour un euro. La monnaie suisse perdait aussi du terrain face au billet vert, à 0,8369 franc suisse pour un dollar, après avoir atteint un nouveau sommet inédit à 0,8328 franc suisse en début de journée.
La livre britannique baissait face à l'euro à 89,20 pence, comme face au billet vert à 1,6355 dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,4747 yuans pour un dollar contre 6,4798 yuans vendredi.
Cours de lundi Cours de vendredi
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18H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4594 1,4637 EUR/JPY 116,98 117,48 EUR/CHF 1,2215 1,2204 EUR/GBP 0,8920 0,8909 USD/JPY 80,14 80,25 USD/CHF 0,8369 0,8335 GBP/USD 1,6355 1,6424