L'ancien ministre et président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, souhaite que les oeuvres d'art soient intégrées dans l'assiette de l'impôt sur la fortune (ISF), une proposition parlementaire à laquelle le gouvernement est hostile, dans un entretien lundi aux Echos.
La commission des finances de l'Assemblée a adopté mercredi, contre l'avis du rapporteur UMP, un amendement qui vise à intégrer les oeuvres d'art dans l'assiette de l'ISF. Cet amendement doit être examiné en séance publique cette semaine, où il risque d'être retoqué.
"Je soutiens la proposition d'intégrer les oeuvres d'art dans l'assiette de l'ISF, et j'ai même proposé d'aller plus loin", déclare M. Borloo dans Les Echos.
"Je ne comprends pas que la taxation des plus-values sur les oeuvres d'art soit forfaitisée à 5 % du prix de vente ou à 8 % pour les métaux précieux. Ce sont aujourd'hui des marchés spéculatifs. J'ai donc proposé que ces plus-values soient taxées au même niveau que les autres", ajoute-t-il.
Dimanche, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, s'était au contraire opposé à la taxation des oeuvres d'art, car cela entraînerait "l'effondrement du marché de l'art".
Dans Les Echos, Jean-Louis Borloo, qui ne cache ses ambitions présidentielles, développe ses priorités en matière fiscales. Il propose notamment de "fiscaliser les plus-values lors des cessions des filiales de groupes détenues depuis plus de deux ans".
"Qu'on aide les entreprises à s'internationaliser, d'accord, mais quand on vend une participation, au nom de quel principe cela devrait-il être exonéré ? Une taxation à 19 % rapportera 4 milliards d'euros", fait valoir l'ancien ministre de l'Economie.