
Le commissaire européen au Marché intérieur Michel Barnier s'est prononcé lundi à Montréal en faveur de la création d'un "poste unique de ministre européen des Finances", une idée exposée récemment par le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet.
"Le président Trichet a évoqué récemment une idée que je soutiens moi-même, que j'ai d'ailleurs évoquée dans un discours à Berlin le 9 mai, d'aller plus loin dans la création d'un poste unique de ministre européen des Finances", a dit M. Barnier, intervenant au premier jour du Forum économique international des Amériques.
Il a comparé cette initiative, destinée à renforcer la discipline financière au sein de l'UE, à la création "dans un passé récent, d'un poste, en quelque sorte, de ministre des Affaires étrangères, occupé par Catherine Ashton, pour mutualiser nos politiques étrangères et nos politiques de défense".
Par ailleurs, M. Barnier, en évoquant les différentes crises - économique, financière, politique et écologique - et les réponses qu'y apporte l'Union européenne, a relevé leur "traduction dans les urnes en France et en Finlande", où "près de 20% des habitants sont tentés par un vote extrémiste, nationaliste" qui risque de déboucher sur une politique protectionniste.
"Personnellement, j'ai confiance, mais il faut être vigilants", a-t-il estimé.
Après avoir évoqué les différentes mesures pour renforcer la gouvernance, la coordination et la surveillance économiques prises ou préparées par l'Union européenne, M. Barnier a souhaité que les Etats-Unis suivent son exemple, notamment en matière de bonus.
"J'aimerais que d'autres régions du monde, et notamment les Etats-Unis, mettent également en place une régulation et un encadrement des rémunérations et des bonus - qui sont pour certains d'entre eux totalement inexplicables et totalement injustifiables vis à vis du citoyen", a-t-il dit.
Sur un plan plus général, le commissaire européen s'est dit "déterminé à ce que l'Europe mette en oeuvre le plus vite possible l'agenda du G20" arrêté à Londres, Pittsburgh, Washington et Séoul.
Maintenant, il faut le mettre en pratique, a-t-il affirmé : "aucun marché, acteur, produit financier, aucun territoire ne restera à l'écart d'une régulation intelligente et d'une supervision efficace, voilà le mandat".
En observant que "cela prend du temps, notamment le temps de la démocratie qui est toujours plus long que le temps des marchés qui, eux, vont très, très vite", M. Barnier a souligné que "d'ici la fin du mois de novembre" il présenterait "l'ensemble de documents européens sur cet agenda du G20".