Les marchés européens devraient tenter de se reprendre après leur dérochage de jeudi. Le sort de la séance devrait se jouer à 14h30 avec la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour mai. Après la publication mercredi par ADP de créations d'emplois dans le secteur privé inférieures aux attentes, les économistes ont réduit leurs prévisions pour la statistique d'aujourd'hui. Selon le consensus Reuters, ils anticipent désormais 150 000 créations de postes en moyenne. Si ces chiffres ne sont pas trop décevants, les marchés pourraient donc résister, les anticipations des investisseurs n'étant plus élevées.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay indique que l'ouverture des cours de l'indice CAC40 hier sous le support de 3935 points a constitué le signal de baisse attendu. Une seconde confirmation du scénario a été donnée par l'ouverture concomitante d'un gap (ou « trou de cotation »). En formant ensuite un long chandelier noir, les cours n'ont donné aucun signe de rebond. Les analystes indiquent que seul le test de 3870 points, support majeur, pourrait ralentir la correction en cours. DayByDay reste négatif pour les heures à venir tant que la barrière de 3935 points n'est pas dépassée.
Les valeurs à suivre
AIR FRANCE-KLM
En France, Air France a perdu 2,42% à 11,28 euros hier. L'association du transport aérien international (IATA) a publié ses statistiques de trafic pour le mois d'avril, qui indiquent une reprise des marchés internationaux. Celui-ci a enregistré une croissance de 16,5%. Le trafic bénéficie d'une base de comparaison favorable, l'espace aérien européen étant fermé en avril 2010 à cause de la crise des cendres volcaniques. Le trafic a cependant dépassé de 7% le sommet avant récession du début de 2008.
EADS
Boeing est confronté à des difficultés financières dans le cadre de son programme de construction du 787 Dreamliner, a déclaré jeudi le directeur général Jim McNerney, cité par l'agence Reuters. Selon lui, la production de cet appareil ne sera pas rentable avant un certain temps. Il n'a pas dévoilé de calendrier. Reuters souligne que le budget consacré à cet appareil a été largement dépassé et la livraison repoussée d'environ trois ans, en raison de conflits sociaux et de couacs dans la chaîne d'approvisionnement mondiale.
MAUREL & PROM
Maurel & Prom a échappé à la baisse en début de séance hier, mais a finalement perdu 0,98% à 17,18 euros après quatre séances de hausse consécutives. Mercredi, Cheuvreux a relevé son opinion sur la compagnie pétrolière de Sous-performance à Surperformance et porté son objectif de cours de 13,5 à 19,5 euros. Le broker estime que la spéculation autour d'une éventuelle OPA sur le groupe va continuer de soutenir le cours de l'action. Dans ce scénario, l'action pourrait dépasser l'objectif du bureau d'études. Selon l'analyste, la probabilité d'une OPA n'a jamais été aussi élevée.
XILAM
Xilam s'est envolé de 33,52% à 2,35 euros hier après avoir annoncé une nette amélioration de sa rentabilité en 2010. L'année dernière, la société de production audiovisuelle et multimédia a multiplié par 5 son résultat net à 500 000 euros et par 2 son résultat opérationnel à 600 000 euros. Sa marge opérationnelle a représenté 7,3% du chiffre d'affaires contre 3%, un an plus tôt. Le groupe a précisé que cette forte amélioration de la rentabilité opérationnelle provenait principalement du niveau record du catalogue réalisé sur cet exercice.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent les indice des directeurs d'achat dans le secteur des services pour mai pour la zone euro à 10 heures et pour les Etats-Unis à 16 heures. Mais ils s'intéresseront surtout aux chiffres du marché de l'emploi en mai (évolution de l'emploi et taux de chômage) aux Etats-Unis.
Ce matin, l'euro cote 1,4474 face au dollar.
Hier à Paris
Les marchés européens ont creusé leurs pertes en fin de séance dans le sillage de la détérioration de la tendance à Wall Street. Dans des volumes faibles, le CAC 40 a fini sous les 3900 points. Les investisseurs s'inquiètent du ralentissement de la croissance aux Etats-Unis et de la situation financière de la Grèce, dégradée hier par Moody's. Toutes les valeurs du CAC 40 ont terminé dans le rouge. Le principal indice parisien a clôturé en repli de 1,89% à 3889,87 points tandis que le FTSE Eurotop 100 a perdu 1,44% à 2306,32 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en ordre dispersé. Les statistiques économiques ont continué à être décevantes : inscriptions hebdomadaire au chômage et commandes à l'industrie. Le secteur de la distribution a pesé sur la tendance après la publication de chiffres d'activité globalement inférieurs aux attentes. Wal-Mart a ainsi affiché la plus forte baisse du Dow Jones. Les investisseurs attendent les chiffres officiels de l'emploi de vendredi. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 0,34% à 12 248,55 points tandis que le Nasdaq Composite a gagné 0,15% à 2773,31 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Conference board : Le Conference board, organisme américain à but non lucratif, publie le dernier mardi de chaque mois (vers 16h00, heure de Paris) un indice mensuel de la confiance du consommateur. L'étude repose sur l'envoi de questionnaires à un échantillon représentatif et à chaque fois entièrement renouvelé de 5000 ménages américains (avec un taux de réponse d'environ 70 %). Les questions posées visent à déterminer : la perception qu'ont les sondés du climat des affaires et leurs anticipations à six mois, leur perception actuelle du marché du travail et leurs anticipations à six mois, ainsi que leurs anticipations de revenus personnels à six mois. Les réponses, ajustées des variations saisonnières, déterminent le niveau de l'indice.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.