L'euro est remonté à plus de 1,46 dollar vendredi, porté par l'annonce du déblocage de nouveaux financements pour la Grèce, tandis que la devise américaine a pâti de chiffres de l'emploi bien plus mauvais que prévu aux Etats-Unis.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4637 dollar contre 1,4491 dollar jeudi à la même heure, alors qu'il valait encore 1,42 dollar lundi.
L'euro montait à 117,48 yens contre 117,23 yens la veille.
Le dollar baissait pour sa part face à la devise nippone à 80,25 yens contre 80,88 yens jeudi soir.
"On a enfin des bonnes nouvelles en Europe, où il semble que la Grèce va recevoir une aide supplémentaire" pour se financer, a expliqué Samarjit Shankar, de BNY Mellon.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a annoncé que l'union monétaire s'apprêtait à décider d'une nouvelle aide financière à Athènes, à laquelle les banques privées créancières du pays apporteront une contribution sur une base volontaire.
M. Juncker n'a pas donné de montant pour ces nouveaux prêts, qui s'ajouteront aux 110 milliards d'euros déjà promis au pays par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. Mais le chiffre de 60 milliards d'euros environ a été évoqué à plusieurs reprises.
Autre nouvelle bien accueillie par les marchés, la "Troïka" représentant les créanciers d'Athènes, la zone euro et le FMI, a donné son feu vert au versement "début juillet" de la cinquième tranche des 110 milliards déjà promis, sous conditions.
"C'est un pas dans la bonne direction, mais le chemin à parcourir est encore long pour la Grèce, en termes de capacité à gérer la situation économique", a estimé M. Shankar.
Selon l'analyste, la progression de l'euro a par ailleurs "été accentuée par le fait que le dollar est faible".
Le billet vert a souffert des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, où l'économie n'a créé que 54.000 emplois en mai, sois trois fois moins qu'attendu. Le taux de chômage est remonté à 9,1%, son plus haut niveau depuis le début de l'année.
Pour Alan Ruskin, de la Deutsche Bank, ces statistiques constituent "un signe clair de ralentissement, qui va alimenter le débat autour de la politique monétaire et de l'assouplissement de la politique budgétaire".
Autrement dit: la banque centrale américaine (Fed) n'est pas près de relever ses taux, actuellement proches de zéro, ce qui fait du billet vert un investissement très peu rémunérateur.
Et la mauvaise santé du marché du travail pourrait compliquer la tâche des pouvoirs publics américains pour réduire les très lourds déficits publics, en plein débat à Washington sur un relèvement du plafond de la dette.
"Le marché des changes devrait continuer à hésiter entre le débat sur une restructuration de la dette grecque et de nouvelles preuves de mauvaise santé pour l'économie américaine", ont estimé les analystes d'Unicredit.
Par ailleurs, lors de sa réunion la semaine prochaine, la Banque centrale européenne "devrait ouvrir la voie à une nouvelle hausse de taux en juillet, ce qui devrait aider l'euro", ont-ils ajouté.
Les mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis ont soutenu les valeurs refuges, comme le yen et le franc suisse, qui a atteint un record face au billet vert à 0,8328 franc pour un dollar.
Vers 21H00 GMT, la monnaie helvétique montait encore face au dollar à 0,8335 franc suisse pour un dollar, mais se stabilisait face à l'euro, à 1,2204 franc pour un euro.
La livre britannique baissait face à l'euro à 89,09 pence, mais progressait face au billet vert à 1,6424 dollar.
La devise chinoise a fini à 6,4798 yuans pour un dollar contre 6,4828 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4637 1,4491 EUR/JPY 117,48 117,23 EUR/CHF 1,2204 1,2202 EUR/GBP 0,8909 0,8843 USD/JPY 80,25 80,88 USD/CHF 0,8335 0,8424 GBP/USD 1,6424 1,6375