Les marchés européens devraient s'enfoncer dans le rouge dès l'ouverture dans le sillage de Wall Street et des places asiatiques. Les investisseurs s'inquiètent des perspectives de croissance de l'économie mondiale après la publication d'une série de statistiques économiques décevantes, en particulier aux Etats-Unis. Les valeurs cycliques, comme les minières, devraient donc être attaquées. Les financières pourraient également être mal loties après la dégradation de la note de Grèce par Moody's. A Paris, il n'y a pratiquement pas d'actualités en provenance des sociétés car ce jeudi est férié.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay note la formation hier d'une figure assimilable à un avalement baissier selon la théorie des chandeliers japonais. Cette figure stoppe toute tendance et peut souvent la renverser. Il faut d'ailleurs noter qu'elle apparaît alors que les cours tentaient de s'extraire du canal baissier. Le signal donné mardi en clôture est donc annulé, à l'instar de nombreux signaux des derniers jours. Selon DayByDay, le potentiel de hausse est donc limité pour les heures à venir alors que la rupture de 3935 points pourrait accentuer la dynamique baissière de fonds. Les analystes ont donc un biais légèrement négatif pour les jours à venir.
Les valeurs à suivre
AXA
Le titre Axa a enregistré mercredi la plus forte hausse des valeurs du CAC 40 avec une progression de 1,45% à 15,055 euros. Les investisseurs ont été séduits par les détails du plan stratégique dévoilé ce matin par l'assureur pour l'HORIZON 2015. Ce plan, baptisé « Ambition Axa », vise entre autres une forte augmentation du résultat opérationnel et mise sur la croissance dans les marchés émergents. Dans un communiqué, le groupe affiche sa volonté de devenir « la société préférée de notre industrie ». Pour ce faire, le groupe d'assurance a dévoilé des objectifs chiffrés précis.
BIOALLIANCE PHARMA
BioAlliance Pharma a annoncé mercredi après-Bourse avoir formé des pourvois en cassation dans le cadre d'une procédure arbitrale qu'elle a initiée à l'encontre de SpePharm et de SpeBio. Dans cette affaire, BioAlliance Pharma reproche à SpePharm et à SpeBio (leur filiale commune dirigée par SpePharm et qui était dédiée à l'époque à l'exploitation du Loramyc) d'avoir violé leurs obligations contractuelles. Ce manquement a entraîné un retard de commercialisation et de vente du Loramyc qui a contraint BioAlliance à résilier le partenariat, a indiqué la société.
BOURBON
Lors de assemblée générale mixte des actionnaires de Bourbon toutes les résolutions soumises au vote ont été approuvées, notamment la distribution d'un dividende de 0,90 euro par action. A compter de la séance de bourse du 3 juin 2011, le titre sera coté ex-dividende. Le dividende sera mis en distribution le 8 juin 2011. Par ailleurs, les mandats d'administrateurs de Christian d'Armand de Chateauvieux, Henri d'Armand de Chateauvieux, Guy Dupont, Baudouin Monnoyeur et de Christian Munier ont été renouvelés pour une période de trois ans.
MAUREL & PROM
Maurel & Prom a bondi de 3,27% à 17,35 euros mercredi, soutenu par Cheuvreux. Le broker a relevé son opinion sur la compagnie pétrolière de Sous-performance à Surperformance et porté son objectif de cours de 13,5 à 19,5 euros. Le broker estime que la spéculation autour d'une éventuelle OPA sur le groupe va continuer de soutenir le cours de l'action. Dans ce scénario, l'action pourrait dépasser l'objectif du bureau d'études. Selon l'analyste, la probabilité d'une OPA n'a jamais été aussi élevée. Le groupe a nettoyé ses comptes et augmenté significativement ses réserves probables.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les statistiques économiques seront concentrées aux Etats-Unis. Les investisseurs attendent la seconde estimation de la productivité et de l'évolution du coût du travail au premier trimestre à 14h30, en même temps que les demandes hebdomadaires d'allocation chômage. Les commandes industrielles en avril seront publiées à 16 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,4368 face au billet vert.
Hier à Paris
Le rebond enregistré mardi sur les marchés européens aura été de courte durée. Les principaux indices sont en effet repartis à la baisse sous l'effet d'une série d'indicateurs économiques défavorables. En Europe, l'indice manufacturier PMI Markit s'est replié davantage que prévu en zone euro au mois de mai, passant à 54,6 contre 58,0 en avril. L'estimation flash était de 54,8. Le CAC 40, qui était repassé hier au-dessus de la barre des 4000 points, a de nouveau franchi ce seuil à la baisse, reculant de 1,65% à 3 964,81 points. Ailleurs en Europe, l'Eurotop 100 a cédé 0,85% à 2 339,90 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en nette baisse et au plus bas du jour. Les principales statistiques - l'emploi dans le secteur privé et l'activité dans le secteur manufacturier - ont déçu les investisseurs. Ces indicateurs confirment le ralentissement de la croissance aux USA. La dégradation de la note de la Grèce de trois crans à Caa1 par Moody's, qui juge probable une restructuration, a également pesé sur la tendance. Le Dow Jones a clôturé en repli de 2,22% à 12 290,14 points, plombé par les valeurs financières. Le Nasdaq Composite a cédé 2,33% à 2769,19 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.
Conference board : Le Conference board, organisme américain à but non lucratif, publie le dernier mardi de chaque mois (vers 16h00, heure de Paris) un indice mensuel de la confiance du consommateur. L'étude repose sur l'envoi de questionnaires à un échantillon représentatif et à chaque fois entièrement renouvelé de 5000 ménages américains (avec un taux de réponse d'environ 70 %). Les questions posées visent à déterminer : la perception qu'ont les sondés du climat des affaires et leurs anticipations à six mois, leur perception actuelle du marché du travail et leurs anticipations à six mois, ainsi que leurs anticipations de revenus personnels à six mois. Les réponses, ajustées des variations saisonnières, déterminent le niveau de l'indice.