L'euro s'est redressé jeudi face au dollar, les investisseurs pariant sur le versement prochain d'une nouvelle aide à la Grèce, tandis que le billet vert a pâti d'un nouvel indicateur économique décevant aux Etats-Unis.
Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4491 dollar contre 1,4331 dollar mercredi à 21H00 GMT. Elle a atteint 1,4513 dollar dans la journée.
L'euro progressait face au yen à 117,16 yens contre 116,01 yens la veille.
Le dollar se stabilisait face à la devise nippone à 80,84 yens contre 80,92 yens mercredi soir.
"Il va falloir des bonnes statistiques économiques aux Etats-Unis et le rapprochement d'un resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine pour que le dollar monte de manière soutenue", a estimé Alan Ruskin, de la Deutsche Bank.
Comme la quasi totalité des indicateurs publiés cette semaine aux Etats-Unis, les chiffres du jour ont dépeint une économie en nette baisse de régime.
Les inscriptions au chômage ont baissé bien moins que prévu la semaine dernière, restant à un niveau très élevé. Cette mauvaise nouvelle a été particulièrement mal reçue à la veille de la publication des chiffres officiels du chômage à Washington, toujours très attendus.
Autre déception: les commandes aux industries ont baissé de 1,2% en avril, leur plus fort recul en presque un an.
Le dollar a également accusé le coup lorsque l'agence Moody's a exhorté le Congrès américain à relever rapidement le plafond de la dette publique et à s'entendre sur un plan "crédible" de réduction du déficit budgétaire, faute de quoi elle pourrait envisager d'abaisser la note de la dette des Etats-Unis.
Par ailleurs, "les marchés sont globalement plus optimistes quant à la perspective d'un nouveau plan de sauvetage de la Grèce, même si Moody's a encore abaissé la note de sa dette", a estimé Vassili Serebriakov, de la banque Wells Fargo.
Les experts de la "Troïka" (Banque centrale européenne, FMI et Commission européenne) devraient rendre dans les prochains jours leurs conclusions, dont dépendra le versement d'une nouvelle tranche d'aide à Athènes, qui peine à se financer.
Mais les mesures actuellement en discussions "ne répondent pas au problème fondamental d'insolvabilité de la Grèce", ont estimé les analystes de Brown Brothers Harriman.
"Nous pensons que les pouvoirs publics le savent, et essayent tout simplement de repousser toute perturbation liée à une restructuration (de la dette publique grecque) jusqu'à ce que le secteur bancaire de la zone euro devienne moins vulnérable à une telle décision. Tant que la crise est contenue à la Grèce, à l'Irlande et au Portugal, notre scénario de base repose sur l'idée que cette stratégie est viable", ont-ils ajouté.
La monnaie unique a également profité de commentaires positifs de responsables européens.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu'il n'y avait "pas de problème avec l'euro en tant que tel", mais que certains pays de la zone devaient faire face à "un problème de compétitivité".
De son côté, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a estimé qu'il n'y avait "pas de +crise de l'euro+", qualifiant la devise commune de "forte et crédible". Il a également suggéré la création d'un ministère des Finances de la zone euro.
Vers 18H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 88,55 pence, mais remontait face au billet vert à 1,6360 dollar.
La monnaie helvétique perdait du terrain face à l'euro, à 1,2204 franc suisse pour un euro et se stabilisait face au billet vert, à 0,8421 franc suisse pour un dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,4828 yuans pour un dollar contre 6,4786 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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18H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4491 1,4331 EUR/JPY 117,16 116,01 EUR/CHF 1,2204 1,2060 EUR/GBP 0,8855 0,8770 USD/JPY 80,84 80,92 USD/CHF 0,8421 0,8415 GBP/USD 1,6360 1,6340