L'euro, pénalisé par la crise grecque, se reprenait jeudi face au dollar touché par de mauvaises statistiques et une Bourse en baisse, et au yen victime des suites des désastres naturels et d'une perspective de crise politique, selon les cambistes.
Vers 06H00 GMT (08H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4375 dollar contre 1,4331 dollar mercredi soir.
L'euro regagnait un peu face au yen à 116,36 yens contre 116,01 yens la veille.
Le dollar regagnait face à la devise nippone à 80,94 yens contre 80,92 yens mercredi soir.
"Les échanges ont été instables et changeants ces derniers temps et dominés par des mouvements spéculatifs visant à provoquer des ordres d'arrêter les pertes", a indiqué un cambiste japonais au Dow Jones Newswires.
L'euro s'est repris malgré le nouveau coup porté mercredi à la Grèce, en pleine crise budgétaire, par l'abaissement de la note de la dette du pays par l'agence financière Moody's.
Moody's a annoncé abaisser "la note des obligations publiques grecques en monnaie locale et en monnaie étrangère de B1 à Caa1" et envisager de l'abaisser encore. L'euro avait aussitôt piqué du nez.
Cette décision reflète une "augmentation du risque que la Grèce ne puisse stabiliser son endettement sans une restructuration de sa dette", selon l'agence. La crise de la dette en zone euro persistait en toile de fond sur les marchés.
De son coté, le dollar a supporté les conséquences d'une série d'indicateurs décevants. Selon l'enquête mensuelle du cabinet de conseil en ressources humaines ADP, les embauches nettes du secteur privé ont chuté de près de 80% en mai par rapport au mois précédent pour ne concerner que 38.000 emplois. De son côté, l'association professionnelle ISM a indiqué que l'activité manufacturière avait nettement ralenti.
Cette série d'indicateurs a poussé le marché à spéculer sur le fait que la Réserve fédérale allait maintenir sa politique monétaire accommodante pour quelque temps encore.
Ces faibles indicateurs américains ont été accompagnés par des déceptions dans d'autres régions du monde. Des enquêtes sur l'activité industrielle en zone euro, en Chine et au Royaume-Uni ont ainsi montré un ralentissement.
Les marchés boursiers ont en tiré des conclusions. Wall Street a connu sa plus mauvaise séance depuis début août.
Mais la reprise de l'euro et la bonne tenue du dollar ont été garanties dans la matinée par les craintes pesant sur le yen, affecté lui par des menaces de crise politique au Japon.
Selon M. Daisuke Karakama de la Mizuho Corporate Bank, "des prix boursiers en baisse déclenchent en général une aversion au risque et provoquent des achats de yens... mais à cause du tremblement de terre, de la crise nucléaire, du raz-de-marée et maintenant la crise politique, la monnaie d'un tel pays peut difficilement attirer des acheteurs".
Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, déjà aux prises avec les conséquences des catastrophes naturelles, était menacé d'un vote de défiance ce jeudi, auquel il a finalement survécu.
Vers 06H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 87,95 pence, mais montait face au billet vert à 1,6343 dollar.
La monnaie helvétique a reperdu un peu jeudi après avoir franchi mercredi un nouveau plus haut historique face au dollar et à l'euro, à 1,21 franc suisse. Elle reculait aussi face au dollar à 0,8424 franc suisse pour un dollar.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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06H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4375 1,4331 EUR/JPY 116,36 116,01 EUR/CHF 1,2106 1,2060 EUR/GBP 0,8795 0,8770 USD/JPY 80,94 80,92 USD/CHF 0,8421 0,8415 GBP/USD 1,6343 1,6340