L'euro s'est replié mercredi face au dollar, pénalisé en fin de séance aux Etats-Unis par un nouveau coup porté à la Grèce, en pleine crise budgétaire, avec l'abaissement de la note de la dette du pays par l'agence financière Moody's.
Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4331 dollar contre 1,4397 dollar mardi à la même heure.
L'euro baissait face au yen à 116,01 yens contre 117,33 yens la veille.
Le dollar reculait face à la devise nippone à 80,92 yens contre 81,50 yens la mardi soir.
Peu avant la publication de l'étude de l'agence de notation financière Moody's, l'euro se stabilisait face au dollar.
Puis Moody's a annoncé abaisser "la note des obligations publiques grecques en monnaie locale et en monnaie étrangère de B1 à Caa1" et envisager de l'abaisser encore. L'euro a aussitôt piqué du nez.
Cette décision reflète une "augmentation du risque que la Grèce ne puisse stabiliser son endettement sans une restructuration de sa dette", selon l'agence.
La crise de la dette en zone euro persistait en toile de fond sur les marchés.
Le chef économiste de la BCE Jurgen Stark a estimé mercredi que la Grèce devait "faire des efforts supplémentaires" pour éviter une restructuration de l'énorme dette de la Grèce.
La journée avait été, avant l'étude de Moody's, marquée par une série d'indicateurs décevants.
Selon l'enquête mensuelle du cabinet de conseil en ressources humaines ADP, les embauches nettes du secteur privé ont chuté de près de 80% en mai par rapport au mois précédent pour ne concerner que 38.000 emplois. De son côté, l'association professionnelle ISM a indiqué que l'activité manufacturière avait nettement ralenti.
Cette série d'indicateurs a poussé le marché à spéculer sur le fait que la Réserve fédérale allait maintenir sa politique monétaire accommodante pour quelque temps encore, a souligné Nick Bennenbroek, de Wells Fargo.
Mais l'analyste soulignait aussi que, mercredi, les indicateurs américains ont été accompagnés par des déceptions dans d'autres régions du monde. Des enquêtes sur l'activité industrielle en zone euro, en Chine et au Royaume-Uni ont ainsi montré un ralentissement.
"Il semble que les données soient assez faibles pour déclencher un peu d'aversion au risque, d'où la baisse des marchés boursiers", a noté Nick Bennenbroek.
Celle-ci s'est aggravée après l'annonce de Moody's, reflet d'une prudence encore plus marquée des investisseurs: Wall Street a connu sa plus mauvaise séance depuis début août.
"Les monnaies qui ont le plus à perdre sont celles concernées par des attentes de resserrement de politique monétaire, et ces attentes, aussi modestes qu'elles aient été, sont revues en baisse", a expliqué Nick Bennenbroek.
La Banque centrale européenne (BCE) avait procédé en avril à un premier relèvement en près de trois ans de son taux d'intérêt directeur, craignant un regain d'inflation.
Vers 21H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 87,70 pence, comme face au billet vert à 1,6340 dollar.
La monnaie helvétique gagnait du terrain face à l'euro à 1,2060 franc suisse pour un euro, après être montée à 1,2058 franc, un nouveau record historique. La devise progressait aussi face au dollar à 0,8415 franc suisse pour un dollar, après avoir atteint 0,8383 franc suisse, un nouveau sommet inédit.
La devise chinoise a fini à 6,4780 yuans pour un dollar contre 6,4786 yuans la veille.
Cours de mercredi Cours de mardi
-------------------------------------
21H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4331 1,4397 EUR/JPY 116,01 117,33 EUR/CHF 1,2060 1,2286 EUR/GBP 0,8770 0,8751 USD/JPY 80,92 81,50 USD/CHF 0,8415 0,8534 GBP/USD 1,6340 1,6446