Le groupe français Alstom a signé lundi un accord préliminaire avec le gouvernorat de Bagdad en vue de la construction d'un métro aérien qui devrait permettre de fluidifier la circulation dans la capitale irakienne.
La construction de cette ligne d'environ 25 kilomètres pourrait prendre quatre à cinq ans après la signature d'un accord définitif, qui est attendu par Alstom dans les prochains mois, une fois que le montant du contrat aura été approuvé.
"L'accord préliminaire signé avec Alstom pour la construction du métro aérien est le premier projet vital pour Bagdad depuis la chute de l'ancien régime", a déclaré le gouverneur de Bagdad, Salah Abdelrazzaq, après la signature.
Il a estimé le montant de ce projet à 1,5 milliard de dollars.
La ligne serpentera à partir du quartier de Chaab (nord) jusqu'au centre de la capitale en desservant une quinzaine de stations avec une capacité de 30.000 passagers par heure, a indiqué M. Abdelrazzaq.
"C'est un très bon signe, une étape de plus", a déclaré à l'AFP Gian Luca Erbacci, directeur général d'Alstom pour la région Europe du Sud, Afrique et Moyen-Orient, après la signature de l'accord à Bagdad.
"Le gouvernorat de Bagdad a désormais environ deux mois pour avoir l'approbation du gouvernement irakien qui va financer le projet et discuter avec nous de son prix de base", a précisé M. Erbacci.
"Après, on verra l'offre définitive", a-t-il ajouté, en espérant la voir conclue "dans six à huit mois".
"Le métro aérien de Bagdad sera un métro construit avec un design éprouvé que nous avons déjà appliqué dans de nombreuses grandes capitales, telles Paris, Le Caire, Istanbul, Singapour ou Shanghai", a-t-il dit.
Le projet d'un métro à Bagdad date des années 1970 mais a été longtemps gelé en raison des décennies de guerres et de sanctions. En novembre 2008, la municipalité avait invité les compagnies internationales à soumettre de nouveaux projets.
Alstom avait annoncé en janvier avoir engagé des négociations exclusives avec la province de Bagdad pour la réalisation d'un métro aérien.
Présent à la cérémonie de signature, le chargé d'affaires de l'ambassade de France, Franck Gellet, a salué dans cet accord "un signe extrêmement encourageant et réconfortant de l'énergie avec laquelle la reconstruction (de l'Irak) s'engage".
Ce métro doit permettre de désengorger une ville paralysée chaque jour par les embouteillages, dus à l'importation massive de véhicules à la suite de l'invasion de 2003, mais aussi aux innombrables points de contrôle et murs de sécurité qui entravent la circulation.
Bagdad envisage par ailleurs la construction d'une seconde ligne de métro, souterraine cette fois, dont on ignore encore si elle sera reliée à la première.
Le groupe français d'ingénierie des transports Systra a annoncé dans un communiqué le 18 mai qu'il avait été chargé par la municipalité de Bagdad d'effectuer les études d?avant-projet sommaire et la préparation des documents d?appels d?offres.