La ministre française de l'Economie et candidate à la direction du FMI, Christine Lagarde, va visiter plusieurs pays émergents dans le cadre de sa campagne, dont la Chine et l'Inde, après le Brésil où elle doit se rendre lundi, pour les rassurer sur ses priorités.
"J'ai choisi de visiter l'ensemble des pays émergents", a déclaré la ministre dimanche sur Europe 1.
"J'ai offert au Brésil, à la Chine, à l'Inde, à certains pays d'Afrique", d'aller les visiter, a déclaré Mme Lagarde, ajoutant qu'elle se rendra aussi probablement au Moyen-Orient.
Elle a déclaré qu'elle allait commencer sa tournée par le Brésil, où elle doit se rendre lundi, parce que ce fut le premier pays à lui répondre.
Ces pays sont en pleine expansion économique et certaines voix, chez eux, se sont exprimées en faveur d'une direction du FMI assurée par un de leurs représentants.
Ces pays "sont ceux qui aujourd'hui expriment une inquiétude et une frustration. Ils souhaitent que leurs intérêts et leur situation économique soient reconnus et exprimés dans la direction des instances internationales", a déclaré la ministre.
"Ils veulent savoir si les candidats (à la direction du FMI) ont vocation universelle", a-t-elle ajouté.
Les Brics, le groupe réunissant les cinq principales puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont critiqué la mainmise des Européens sur le poste de directeur général du FMI, mais ils n'ont pu se mettre d'accord sur une candidature unique.
La direction du FMI est traditionnellement allouée à un Européen, tandis que les Américains occupent celle de la Banque mondiale.
Christine Lagarde a déclaré sa candidature à la succession du français Dominique Strauss-Kahn, démissionnaire après son inculpation dans un crime sexuel à New-York.
Dimanche, la ministre est aussi revenue sur les menaces de poursuites judiciaires qui la visent dans le cadre du dossier Bernard Tapie, un litige entre l'ex-homme d'affaires Bernard Tapie et la banque Crédit Lyonnais, dans lequelle elle est intervenue.
La saisine par le procureur général près la Cour de cassation de la Cour de Justice de la République, seule instance apte à juger les membres du gouvernement pour des délits commis dans l'exercice de leurs fonctions, était "fausse pour certains aspects" et "sans fondement juridique", a-t-elle estimé.
En cas d'échec à la candidature au FMI, Mme Lagarde est convaincue de rester au gouvernement.
"Dans les consultations que j'ai eu avec le président de la République (Nicolas Sarkozy) et le Premier ministre (François Fillon), cela n'a pas fait l'ombre d'un doute et je les remercie de leur soutien", a-t-elle déclaré.