La Bourse de Paris a terminé en hausse vendredi (+0,86%), portée par le secteur bancaire qui pourrait bénéficier d'un assouplissement de son futur cadre réglementaire et par de nouvelles déclarations repoussant une restructuration de la dette grecque.
Le CAC 40 s'est adjugé 33,76 points, à 3.950,98 points, dans un volume d'échanges de 3,210 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Londres a clôturé en hausse de 0,98%, Francfort de 0,69% et l'Eurostoxx 50 de 0,73%.
"Le marché s'est voulu optimiste, tablant sur le fait que l'Allemagne ne laissera pas tomber la Grèce", a souligné Arnaud de Champvallier, gérant d'actions chez Turgot Asset Management.
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a estimé jeudi qu'une faillite de la Grèce pourrait avoir "des conséquences encore plus dramatiques que l'effondrement de Lehman Brothers", en soulignant que d'autres scénarios étaient envisageables.
Cette déclaration apporte de l'eau au moulin de la Banque centrale européenne qui se démène depuis plusieurs semaines pour tenter de convaincre marchés et gouvernants qu'une restructuration de la dette grecque, présentée comme inévitable par certains, n'est pas la "solution miracle" au problème.
Le temps presse. Les dirigeants des partis politiques grecs réunis ce vendredi ont échoué à trouver un consensus d'ensemble sur les mesures prévues pour réduire la dette abyssale du pays et garantir la poursuite du soutien de l'Union européenne et du Fonds monétaire international.
Dès l'ouverture, le marché parisien avait rebondi sur des informations de presse laissant entendre que certaines banques pourraient bénéficier d'un assouplissement des nouvelles règles prudentielles de Bâle III.
Il a ensuite effacé une partie de ses gains après la publication de statistiques américaines en demi-teinte.
Si la confiance des consommateurs aux Etats-Unis s'est améliorée en mai, les promesses de vente de logements ont lourdement rechuté en avril.
"L?épuration du marché immobilier américain passe par un retour à un meilleur équilibre entre l?offre et la demande. Ceci devrait encore prendre au moins trois trimestres", estiment les analystes du CM-CIC Securities.
La consommation continue, pour sa part, de payer un lourd tribut à l'inflation, qui provoque une stagnation du pouvoir d'achat des ménages.
Du côté des valeurs, le secteur bancaire a terminé en tête de la cote. Crédit Agricole s'est adjugé 3,41% à 10,60 euros, BNP Paribas 2,29% à 53,50 euros, Société Générale 1,37% à 42,31 euros et Natixis 1,05% à 3,86 euros.
Hors CAC 40, Dexia a grimpé de 4,80% à 2,55 euros. La banque franco-belge, passée à deux doigts de la faillite en 2008, a décidé d'accélérer son programme de cession d'actifs risqués, ce qui va plomber ses comptes cette année mais devrait lui permettre de tourner enfin la page de la crise financière.
Renault a gagné 0,90% à 39,06 euros. Les ventes du constructeur en France ont pourtant accusé un recul de 35% depuis le 1er mai, selon BFM Radio, une "tendance" que le groupe confirme sur le mois, mais qu'il explique par des difficultés à honorer son portefeuille de commandes.
Le luxe a poursuivi son rebond entamé la veille après les résultats de l'anglais Burberry. LVMH a pris 1,59% à 118,35 euros et, hors CAC 40, Hermès a également pris 1,59% à 179,30 euros.
Ingenico s'est adjugé 5,10% à 32,16 euros après avoir officialisé son partenariat avec Google dans son projet de paiement sans contact par téléphone portable.
Derichebourg (ENVIRONNEMENT et recyclage des métaux) a pris 1,45% à 6,29 euros après avoir publié un bénéfice net multiplié par plus de sept pour le premier semestre de son exercice décalé.