Les membres du G8, dont les ressources en énergie reposent notamment sur l'atome, se sont engagés jeudi à renforcer la sûreté de leurs centrales et exprimé leur solidarité au Japon qui a annoncé l'organisation fin 2012 d'un sommet sur la sécurité.
"Le Japon voudrait organiser un sommet international sur la sûreté nucléaire en coopération avec l'AIEA à la fin de l'année prochaine au Japon", a déclaré le Premier ministre japonais Naoto Kan à ses homologues américain, russe, français, britannique, allemand, italien et canadien, cité par un haut responsable.
Il a dressé un état des lieux après la catastrophe de la centrale de Fukushima. Le séisme et le tsunami géant du 11 mars ont fait quelque 25.000 morts et disparus dans le Nord-Est du Japon.
Selon la chancelière allemande Angela Merkel, les pays du G8 (Etats-Unis, Russie, Canada, Japon, France, Grande-Bretagne, Italie et Allemagne) sont tombés d'accord jeudi pour procéder à des tests sur la sûreté de leurs centrales nucléaires.
"Nous sommes tous d'accord pour des tests de sécurité périodiques et intensifs de toutes les centrales nucléaires", a déclaré à la presse la chancelière qui s'est dite "très satisfaite" par ce "progrès incontestable" qui figurera dans la déclaration finale du G8.
Les critères retenus par l'Union européenne pour tester ses centrales "doivent devenir des critères internationaux", a-t-elle aussi estimé à la fin de la première journée du G8 de Deauville (nord-ouest).
Les Européens sont parvenus péniblement mardi à un accord sur les modalités des tests à mener pour vérifier la résistance des centrales nucléaires de l'UE à des catastrophes naturelles et à des événements d'origine humaine.
Semblant sur la même longueur d'onde que l'Allemagne, la Russie estime "qu'il n'y a pas d'alternative" à un renforcement de la sécurité, a déclaré Nikolai Spassky, vice-président de l'organisme nucléaire étatique Rosatom.
Selon une source russe, le président russe Dmitri Medvedev devait proposer à ses partenaires du G8 d'adopter une nouvelle convention sur la sécurité nucléaire, pour empêcher en cas de nouvel incident des "conséquences catastrophiques au niveau mondial".
A Paris, le Premier ministre français François Fillon a indiqué que la France proposerait pour sa part au G8 la création d'une "force d'intervention rapide" des grands pays industrialisés qui puisse répondre à des accidents nucléaires comme celui de Fukushima.
Les Etats-Unis, très présents dans l'aide apportée au Japon après la catastrophe, ont récemment réitéré de leur côté leur "soutien résolu" aux Japonais pour les aider à se relever de la catastrophe.
Selon un projet de déclaration obtenu par l'AFP et qui devait être adopté par le G8, les dirigeants des pays les plus industrialisés vont assurer être "pleinement confiants" dans la capacité japonaise à surmonter sa catastrophe.
"Nous sommes déterminés à tirer toutes les leçons nécessaires de cette calamité" de Fukushima, "incluant la nécessité de promouvoir les plus hauts niveaux de sûreté nucléaire dans le monde", ajoute le texte.
Présentes à Deauville, les organisations WWF (Fonds mondial pour la nature) et Greenpeace ont fait part de leur déception, reprochant au président français Nicolas Sarkozy de "dire qu'il n'y a pas d'alternative au nucléaire". "Pompier pyromane du nucléaire", la France cherche avant tout, selon WWF, à "défendre les intérêts économiques de son industrie électro-nucléaire".