Malgré l'abandon de son projet d'alliance en Russie avec Rosneft, BP ne baisse pas les bras. Le géant pétrolier britannique a adressé de nouvelles propositions de coopération à son homologue russe. Selon ce dernier, ces nouvelles propositions sortent du cadre des accords conclus précédemment et dénoncés par les actionnaires russes de la coentreprise de BP en Russie, TNK-BP. Rosneft n'a pas précisé si ces offres concernaient l'exploration de l'Arctique ou d'autres projets. A Londres, BP gagne 1,28% à 440,35 pence. Les investisseurs estiment que le revers subit par BP est un mal pour un bien.
En effet, le groupe britannique aurait payé trop cher le rachat des parts du consortium Alfa-Access-Renova (AAR) qui détient la moitié du capital de TNK-BP, troisième groupe pétrolier russe. AAR a refusé une offre de 32 milliards de dollars pour vendre ses parts, dont 9 milliards en titre BP.
Le consortium, profondément hostile au rapprochement de BP et Rosneft, avait préalablement refusé de donner son feu vert au protocole d'accord signé en janvier entre les deux parties. Il prévoyait un échange de titres d'une valeur de 16 milliards de dollars en vue d'une alliance dans l'exploration pétrolière en Arctique. C'est ce refus qui avait conduit BP à formuler une offre de rachat de parts.
Cet échec est considéré par les observateurs comme un coup dur pour la compagnie britannique qui misait sur cette nouvelle co-entreprise russe pour l'aider à se redresser après la marée noire du Golfe du Mexique l'an dernier.
En poursuivant de nouvelles discussions avec Rosneft, BP souhaite éviter que le russe ne lie d'autres partenariats avec ses rivaux comme Exxon, Shell, Chevron, Total ou des groupes chinois.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'ocde En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.