Carrefour (+ 1,57% à 30,74 euros) affiche la plus forte hausse de l'indice CAC 40 après avoir confirmé son intention d'introduire partiellement en Bourse ses actifs immobiliers (Carrefour Property) à l'occasion de sa journée investisseurs. Le deuxième distributeur mondial avait annoncé le report de ce projet début mai en raison de l'opposition d'un nombre de plus en plus important d'investisseurs. Carrefour n'a toutefois pas précisé quand il comptait désormais mettre ce projet à exécution.
Le groupe a indiqué que Carrefour Property comptait un portefeuille de 100 projets et devrait générer un revenu locatif net de 820 millions d'euros en 2015.
La scission de la totalité de son activité de Hard Discount, Dia, qui été maintenue, se fera sous la forme de la distribution d'un dividende exceptionnel. Son introduction en Bourse est prévue le 5 juillet. Après l'obtention vendredi dernier du feu vert de l'autorité de marché espagnole, ce projet doit encore être approuvé par les actionnaires de Carrefour lors de l'assemblée générale ordinaire et extraordinaire du 21 juin. Entre 2010 et 2013, Dia s'est fixé comme objectif une croissance annuelle moyenne de 7% des ventes et de 10% de l'Ebitda ajusté.
Enfin, Carrefour a confirmé ses objectifs de croissance des ventes et du résultat opérationnel courant pour l'année 2011. Le distributeur a fait part d'une situation économique qui reste difficile sur la plupart de ses marchés en Europe de l'Ouest tandis que la croissance demeure soutenue en Asie et en Amérique latine.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Carrefour est le deuxième distributeur mondial, derrière l'américain Wal-Mart, et premier distributeur européen.
- La marque Carrefour bénéficie d'une forte notoriété.
- Lars Olofsson (précédemment chez Nestlé), à la tête de Carrefour depuis fin 2008, a imposé au groupe un virage stratégique majeur : recentrage sur la marque Carrefour et politique de prix plus bas et plus constants ; changement radical de management, avec notamment l'arrivée d'un ancien de chez Tesco à la tête de la division française.
- Les activités internationales (50% du chiffre d'affaires) sont plus dynamiques et plus profitables en moyenne que celles des pays matures. A quoi s'ajoute l'effet positif de la forte appréciation des devises par rapport à l'euro.
Les points faibles de la valeur/=
- La confiance des investisseurs a été entamée par deux avertissements sur résultats en deux mois au second semestre 2010 et la contre-performance persistante des hypermarchés au Brésil.
- Le projet de cotation de Carrefour Property, le pôle immobilier, et d'indépendance de Dia, la branche discount, annoncés début mars 2011 suscitent la plus grande réserve de la part des analystes qui estiment que ces choix ne sont pas favorables au groupe : la 1ère opération risque d'entraîner des charges opérationnelles très lourdes pour les hypermarchés européens et de renchérir du coût du crédit pour le groupe tandis que la 2nd fait sortir Carrefour d'une activité à très fort potentiel, notamment dans les pays émergents. Le fonds américain Knight Vinke, propriétaire de plus de 1% du capital de Carrefour, mènerait d'ailleurs une fronde contre ces projets et tenterait de rallier d'autres investisseurs institutionnels à sa cause. Au vu de l'accueil par le marché et de cette fronde naissante, l'approbation par l'AGM du 21 juin de ce double spin-off ne semble pas acquise à ce jour ;
- Le départ de Jean-Martin Folz de son poste d'administrateur et de vice-président est un indice de divergence également en interne, qui soulève une fois de plus les problèmes de gouvernance chez Carrefour ;
- Les difficultés dans les hypermarchés, du fait du changement des habitudes de consommation en France avec un attrait plus grand pour les magasins de proximité, restent l'une des principales préoccupations des investisseurs. Le nouveau format d'hyper « Carrefour Planet » peine à convaincre.
- Les conditions de marché sont structurellement difficiles en France (forte présence des indépendants/franchisés), en Belgique (présence marquée des discounters) et en Italie (prédominance du commerce traditionnel), qui sont 3 des principaux marchés du groupe.
- Certains se demandent également si la stratégie de pratiquer des prix plus bas ne va pas peser sur sa solidité financière. La dette nette du groupe s'est déjà nettement alourdie à près de 8 milliards d'euros en 2010 ;
- Le poids des pays émergents dans le chiffre d'affaires est beaucoup plus faible que Casino.
=/Comment suivre la valeur/=
- La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années.
- Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maîs transgénique).
- Le redressement de la rentabilité, objectif n