L'euro perdait un peu de terrain face au dollar mardi, peinant à trouver une direction, dans un marché prudent tiraillé entre les inquiétudes persistantes sur la santé budgétaire de certains pays fragiles de la zone euro, et des indicateurs américains décevants.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,4146 dollar contre 1,4153 dollar lundi à 21H00 GMT.
L'euro progressait face au yen, à 115,04 yens contre 114,34 yens la veille.
Le dollar baissait pour sa part face à la devise japonaise, à 81,37 yens contre 80,76 yens lundi.
Plusieurs responsables européens ont ouvert la voie mardi à un rééchelonnement de la dette de la Grèce toujours laminée par la crise, à condition qu'elle redouble d'efforts pour limiter son déficit, mais un effacement de dette est exclu pour le moment.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a réaffirmé être prêt à envisager un tel scénario.
Cependant, "il semble qu'une restructuration de la dette grecque détenue par des investisseurs privés ne fasse pas l'unanimité au sein de l'Eurogroupe... Cela laisse présager des discussions prolongées et compliquées dans les prochaines semaines sur le financement futur de la Grèce", tempérait Valentin Marinov, analyste de CitiFX.
Lors d'un débat sur l'Europe à Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel a ainsi exclu la possibilité d'une restructuration pour la Grèce ou d'autres pays européens avant 2013, a affirmé mardi le quotidien allemand Bild.
"Ces négociations (sur la Grèce) sont susceptibles d'alimenter l'incertitude du marché sur des pans du secteur bancaire de la zone euro, et par conséquent sur les perspectives de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE)", a ajouté M. Marinov.
Autre source de pression sur l'euro, malgré le feu vert des ministres européens des Finances au plan de sauvetage pour le Portugal, "tout laisse à penser que le (pays) aura des difficultés à repousser les craintes sur un besoin à terme de restructurer sa dette, en particulier si les inquiétudes sur la Grèce s'intensifient", commentait Emilie Gay, analyste chez Capital Economics.
De son côté, la livre sterling restait en hausse après l'annonce d'un rebond soudain et supérieur aux attentes de l'inflation au Royaume-Uni, qui a atteint 4,5% sur un an en avril, un sommet depuis septembre 2008, contre 4% le mois précédent.
Cette nette progression des prix pouvait alimenter de nouveaux appels à un relèvement anticipé du taux d'intérêt directeur de la Banque d'Angleterre (BoE), censée contenir l'inflation sous 2%, malgré une reprise économique fragile.
Par ailleurs, le billet vert était pénalisé par l'annonce aux Etats-Unis d'un recul inattendu et lourd des constructions de logements en avril, ainsi que d'une baisse plus forte que prévu de l'indicateur du nombre de permis de construire.
En outre, la production industrielle des Etats-Unis est restée stable en avril, alors que les analystes s'attendaient à la voir légèrement progresser par rapport au mois précédent.
Vers 16H00 GMT, la livre britannique restait en hausse face à l'euro à 87,26 pence, comme face au billet vert à 1,6198 dollar.
La monnaie helvétique se stabilisait face à l'euro à 1,2520 franc suisse pour un euro, et baissait face à la monnaie américaine à 0,8857 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a terminé à 1.479 dollars au fixing du soir contre 1.501 dollars lundi.
Le yuan chinois a fini à 6,5059 yuans pour un dollar contre 6,5079 yuans la veille.
Cours de mardi Cours de lundi
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16H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4146 1,4153 EUR/JPY 115,04 114,34 EUR/CHF 1,2520 1,2515 EUR/GBP 0,8726 0,8740 USD/JPY 81,37 80,76 USD/CHF 0,8857 0,8843 GBP/USD 1,6198 1,6186