La Bourse de New York se retrouvait sans direction jeudi à la mi-journée, le redressement du secteur de l'énergie l'aidant à combler une bonne partie des pertes enregistrées à l'ouverture: le Dow Jones perdait 0,15%, mais le Nasdaq se hissait de 0,17%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 18,65 points à 12.611,38 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 4,78 points à 2.849,84 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 était quasi à l'équilibre (-0,03% ou 0,38 point) à 1.341,70 points.
Mercredi, Wall Street avait fini en nette baisse, sapée par le secteur de l'énergie qui a souffert d'une nouvelle correction sur les marchés de matières premières. Le Dow Jones avait abandonné 1,02%, le Nasdaq 0,93% et le S&P 500 1,11%.
Le marché était pris dans les décisions d'arbitrage des investisseurs.
"Les investisseurs essaient de pousser les matières premières à la baisse en prenant chaque hausse du dollar comme prétexte, et quand le dollar se raffaiblit, ils rachètent leurs positions", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Le dollar, qui se renforçait au moment de l'ouverture de Wall Street, repartait en baisse à la mi-journée, et les prix du pétrole reprenaient des couleurs après leur forte correction de la veille.
En parallèle, les valeurs de l'énergie, qui avaient pesé sur les indices dans la matinée, se reprenaient. L'indice Standard and Poor's du secteur, en baisse de 2% dans la matinée, se rapprochait de l'équilibre. Les groupes pétroliers Chevron, en baisse de 0,49% et ExxonMobil, de 0,94%, continuaient de pénaliser l'indice Dow Jones.
"La faiblesse du dollar et la vigueur des matières premières étaient une tendance sur laquelle" les investisseurs ont pu compter pendant de longues semaines, a rappelé Patrick O'Hare, de Briefing.com, et la décomposition de ces facteurs depuis la semaine dernière a plongé les investisseurs dans un réexamen de leurs positions.
Le marché digérait par ailleurs une série d'indicateurs en demi-teintes.
"Les statistiques d'aujourd'hui envoient un signal relativement négatif pour l'ENVIRONNEMENT boursier: augmentation de l'inflation et croissance relativement lente puisque les ventes de détail sont moins fortes qu'attendu", a noté M. Volokhine.
Les ventes de détail aux Etats-Unis ont ralenti plus que prévu en avril, où leur hausse a été tirée surtout par celle du prix de l'essence. Et les prix à la production ont poursuivi leur progression généralisée. Sur un an, la hausse atteint 6,8%, son niveau le plus élevé depuis septembre 2008.
Toutefois les nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis sont retombées lors de la première semaine de mai, avec une baisse pratiquement égale à leur hausse inattendue de la semaine précédente.
Le marché souffrait aussi de la chute de l'équipementier Cisco (-4,61% à 16,96 dollars), sanctionné après avoir fait part de prévisions inférieures aux attentes.
Le secteur financier était aussi en difficulté. Le titre de la banque d'affaires Goldman Sachs était sanctionné (-4,40% à 141,37 dollars) après une note négative de l'analyste Richard Bove, de Rochdale Securities, recommandant de "vendre" l'action et abaissant son objectif de cours de 163 dollars par action à 120 dollars. Richard Bove s'inquiétait de la possibilité que la banque soit poursuivie en justice.
En début de semaine, Goldman Sachs avait indiqué que l'autorité fédérale de régulation des marchés dérivés, la CFTC, enquêtait sur ses activités de compensation.
Le marché obligataire reculait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 3,199% contre 3,157% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,317% contre 4,296%.