La Bourse de Paris a terminé jeudi en nette baisse (-0,86%), affectée par les secousses sur les matières premières notamment sur les cours du pétrole, qui font craindre un ralentissement économique.
L'indice vedette a perdu 34,79 points à 4.023,29 points dans un volume d'échanges de 3,702 milliards d'euros.
Sur les autres grandes places européennes, Francfort a reculé de 0,68%, Londres de 0,52% et l'Eurostoxx 50 de 0,86%.
Après avoir subi une forte correction la veille en particulier dans le domaine de l'énergie, les marchés de matières premières ont une nouvelle fois été sous pression ce jeudi, face aux craintes d'une demande ralentie.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a en effet revu en baisse de 190.000 barils par jour sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2011.
Les prix du pétrole ont ainsi ouvert en baisse à New York, prolongeant leur chute de la veille avant de se reprendre et de permettre au CAC 40 d'atténuer ses pertes. Vers 17H30 (15H30 GMT), les prix du pétrole regagnaient 41 cents.
"Le ralentissement en Chine couplé à la reprise de l'inflation et à la croissance molle des économies occidentales ont pour conséquence directe les mouvements erratiques" constatés sur ces marchés, explique Fabrice Cousté de CMC Markets France.
"Ces marchés connaissent actuellement des corrections justifiées (après de fortes hausses, ndlr), mais les investisseurs craignent que cela n'aille plus loin et ne finisse par traduire un ralentissement de l'économie", souligne Arnaud de Champvallier de Turgot AM.
A cette fébrilité ambiante, sont venues se greffer des statistiques économiques mitigées outre-Atlantique.
Les ventes de détail ont ralenti plus que prévu en avril, où leur hausse a surtout été tirée par celle du prix de l'essence.
De leur côté, les prix à la production ont poursuivi leur progression généralisée et les nouvelles inscriptions au chômage sont retombées lors de la première semaine de mai, mais à un niveau inférieur aux attentes.
"Après des statistiques plutôt encourageantes la semaine passée notamment sur l'emploi aux Etats-Unis, les marchés financiers manquent de carburant pour aller plus loin", note M. de Champvallier.
Sur le front des valeurs, Lafarge a fini largement en tête du CAC 40 (+2,06% à 46,65 euros) après l'annonce de la cession de ses activités ciment et béton dans le sud-est des Etats-Unis au conglomérat colombien Cementos Argos.
Le secteur pétrolier a lui fait grise mine: Total a reculé de 1,40% à 40,94 euros. Parmi les groupes parapétroliers, Technip a cédé 1,87% à 69,90 euros, CGG Veritas 3,28% à 23,02 euros et Bourbon 5,29% à 32,46 euros.
Société Générale a terminé en queue d'indice (-1,93% à 42,15 euros). La banque française est visée dans l'enquête du parquet de Milan sur la montée de Lactalis au sein de Parmalat.
Crédit Agricole a pour sa part progressé de 0,59% à 11,08 euros avant la publication de ses résultats trimestriels vendredi matin. Autre entreprise à publier ses résultats vendredi: EADS a grignoté 0,25% à 21,81 euros.
EDF a gagné 0,17% à 28,66 euros après avoir confirmé ses objectifs de résultat brut d'exploitation (Ebitda) pour 2011 et Natixis de 0,18% à 3,91 euros grâce à un bénéfice trimestriel légèrement supérieur aux attentes.
Hors CAC 40, Thales a cédé 2,71% à 29,40 euros affecté par un effondrement des prises de commandes sous le coup des pressions budgétaires en Europe et de l'instabilité au Moyen-Orient.
Enfin, le titre de la foncière Eurosic, suspendue dans la matinée, a finalement pris 1,86% à 34 euros. L'investisseur en immobilier Batipart a annoncé qu'elle prévoyait de lancer une OPA sur la foncière, qui la valorisera à 610 millions d'euros.