Le célèbre dégustateur américain Robert Parker a publié ses notes mercredi sur la cuvée 2010 de nombreux crus bordelais, donnant le réel coup d'envoi de la campagne pour fixer les prix du dernier millésime déjà qualifié d'exceptionnel, a-t-on appris auprès du syndicat des courtiers de Bordeaux.
"Les dés sont jetés", a indiqué à l'AFP François Lévêque, président honoraire de ce syndicat.
Ces notes, cruciales pour les viticulteurs du Bordelais qui les attendaient avec angoisse après celles des autres critiques, "sont le signe d'un très grand millésime", a confirmé "sans surprise" ce spécialiste des grands crus classés.
Les plus grands comme Petrus, Ausone, Yquem, Lafite-Rothschild, Mouton-Rothschild, Cheval Blanc, affichent des notes supérieures à 96/100 accompagnées de commentaires élogieux du critique américain.
C'est "le dernier morceau du puzzle qui manquait", a souligné M. Lévêque, maintenant "le moment de réalité va arriver avec la fixation des prix" attendus entre fin mai et fin juin.
Les vins du vignoble bordelais ont été goûtés en avril par les dégustateurs et les professionnels du monde entier, au cours de la semaine des primeurs. Une fois les prix fixés, les acheteurs pourront passer commande d'un vin qui ne leur sera livré que fin 2012, soit près de deux ans après les vendanges.
M. Lévêque s'est dit "confiant sur cette campagne car on est encore une fois sur un très grand millésime". Mais "l'inconnue de l'équation est de savoir si les distributeurs et les consommateurs vont remettre la main à la poche dans les mêmes proportions que l'an dernier" après "l'envolée" des prix du millésime 2009, déjà réputé exceptionnel.
Courtiers et négociants de Bordeaux se demandent aussi "si les 40 plus grandes étiquettes sont devenues uniquement objets de spéculation ou si de nouveaux marchés se sont ouverts de par le monde pour les grands vins associés à des produits de luxe", a-t-il dit.
La mise en marché des grands crus les moins prestigieux donnera une première tendance sur les prix qui devraient être d'une "relative stabilité par rapport à 2009", selon M. Lévêque. Mais certains châteaux qui ont reçu de Parker une meilleure note que l'an dernier pourraient être tentés de "placer le curseur plus haut".