La Fédération CGT des ports et docks a estimé mercredi, au lendemain du début du transfert de salariés de la manutention vers le privé, que le climat social du secteur était sur la voie de "l'apaisement", tout en s'interrogeant sur la réalité des investissements promis dans les ports.
"Nous allons vers un apaisement du climat" dans les ports et "nous souhaitons que les investissements routiers, fluviaux et ferroviaires notamment, annoncés en 2008, soient réalisés", a déclaré Tony Hautbois, secrétaire général de la CGT ports et docks, lors d'une conférence de presse.
Selon lui, "depuis 30 ans, le vrai problème des ports c'est le manque d'investissements privé et public et de réelle politique maritime".
La réforme 2008 est censée relancer les ports français face à leurs concurrents européens.
"Nous nous félicitons de la signature d'une nouvelle convention collective s'appliquant à tous les travailleurs portuaires (...) et estimons qu'un pas historique a été fait pour la profession avec la reconnaissance de la pénibilité des métiers de la manutention et la possibilité de partir trois ans l'âge légal" avec 18 ans d'ancienneté, a souligné Tony Hautbois.
"Ce dispositif s'additionne à celui de l'amiante et à celui prévu dans le régime général par le biais de l'invalidité", a-t-il précisé.
A l'issue d'un long processus de négociation engagé début 2009, une nouvelle convention collective a été signée mi-avril et est applicable dans les ports depuis mardi. Elle concerne aussi bien les salariés des ports (établissements publics) que ceux des entreprises privées du secteur, soit quelque 10.000 personnes au total.
Dans ce nouveau cadre conventionnel, le transfert des salariés des grutiers et portiqueurs (environ 900 personnes), jusqu'ici salariés des ports, vers le privé a débuté mardi.
A Bordeaux et Nantes-Saint-Nazaire, des négociations locales sont toujours en cours.
Les grutiers et portiqueurs rejoignent ainsi les dockers, passés aux mains du privé depuis 1992.
Les deux premiers mois de l'année 2010 ont été marqués par un conflit dur dans les ports au sujet de la reconnaissance de la pénibilité, le gouvernement ne voulant pas avaliser un départ anticipé au delà de deux ans, conformément à la réforme des retraites.