
Agriculteurs, industriels et distributeurs se sont mis d'accord mardi sur un dispositif dont l'objectif est de répercuter l'envolée des matières premières agricoles sur les prix de la viande, de la production au consommateur.
Cet accord a été signé en présence du ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, qui tenait beaucoup à la mise en place de ce mécanisme destiné, selon lui, "à défendre le producteur et le consommateur". Il concerne les viandes de porc, boeuf et volaille.
Signé sur une base "volontaire", cet accord prévoit la réouverture de négociations commerciales lorsque les prix de l'alimentation animale dépassent une certaine côte d'alerte, à la hausse comme à la baisse.
Cet accord n'a pas de caractère contraignant, la réglementation ne l'autorisant pas, a souligné le ministre.
La FNSEA, principal syndicat agricole, a largement oeuvré pour ce mécanisme dont elle avait demandé la création depuis plusieurs semaines. Xavier Beulin, son président, a figuré parmi les tout premiers signataires.
En revanche, les deux autres syndicats agricoles, minoritaires ceux-là, la Coordination rurale et la Confédération paysanne, ont refusé de participer à "cette opération de communication", pour reprendre leurs propos.
Les fédérations spécialisées dans les productions de porc, bovin et volaille, dépendantes de la FNSEA, ont aussi apposé leur signature. Les industriels ont également paraphé l'accord, à l'exception notable de la Fédération française des industriels, charcutiers, traiteurs (FICT). La veille la FICT avait fait part de sa réserve en raison de sa difficulté à faire passer des hausses de tarifs chez les distributeurs.
La grande distribution pour sa part a unanimement répondu présente. De la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) qui regroupe la grande majorité des distributeurs, à Michel-Edouard Leclerc, patron des centres du même nom, et Serge Papin, président du groupement de distribution Système U, ils ont tous signé.
L'association nationale des industries alimentaires (Ania), qui regroupe la quasi totalité du secteur agroalimentaire, a critiqué mardi cet accord à la signature duquel elle n'était de toutes les façons pas conviée. Cet accord "ne règlera en rien les problèmes que connaissent les industriels dans la répercussion des prix agricoles", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
L?Ania, comme la FICT, a demandé "une application effective" de la Loi de modernisation de l'économie (LME). "Si la LME était respectée, nous n?aurions pas besoin d?inventer des engagements volontaires !", a fait valoir Jean-René Buisson, président de l'Ania.