
Les profits de Total ont flambé de 35% au premier trimestre 2011, dépassant 3 milliards d'euros grâce à l'envolée des prix du pétrole, et la compagnie pétrolière française a confirmé son offensive dans les énergies renouvelables au lendemain du rachat de l'américain SunPower.
Le chiffre d'affaires de la première capitalisation boursière française a lui progressé de 22% à 46,03 milliards d'euros.
Total profite de la flambée de l'or noir depuis le début de l'annnée, dans un contexte de tensions politiques accrues dans les pays arabes. Au premier trimestre, le baril de pétrole brent s'est échangé à 105,4 dollars en moyenne, soit 38% plus cher que durant la même période de 2010.
Le prix du baril est même monté début avril jusqu'à 125,79 dollars, un sommet depuis le 1er août 2008. Dans son sillage, les prix de l'essence à la pompe ont battu un record historique en France, le super sans plomb 95 atteignant 1,5383 euro/litre en moyenne.
A 3,1 milliards d'euros sur un trimestre, les profits de Total ne retrouvent cependant pas encore leurs niveaux historiques de 2008. Cette année-là, la compagnie française avait engrangé 13,9 milliards d'euros de bénéfices et plus de 4 milliards sur le seul troisième trimestre.
Point négatif pour la plus grosse capitalisation de la Bourse de Paris: sa production d'hydrocarbures a reculé de 2,3% par rapport au premier trimestre 2010 à 2,371 millions de barils par jour. Or, Total mise sur une stabilité de sa production d'or noir en 2011.
Ce recul s'explique en grande partie par la hausse des prix du brut qui a entraîné une réduction des droits de production de Total, en vertu des contrats signés par le groupe dans certains pays producteurs.
Le conflit armé en Libye a contribué à faire reculer de 0,5% les volumes d'or noir pompés par Total. Et la production "restera affectée" dans ce pays qui représente "environ 2%" de l'or noir extrait par le groupe en année pleine, selon un communiqué.
"L'accroissement des tensions géopolitiques et le tremblement de terre au Japon vont modifier les équilibres sur les marchés de l'énergie", a relevé le patron de Total, Christophe de Margerie, cité dans le communiqué.
M. de Margerie, qui a récemment jugé inéluctable un prix du super à 2 euros le litre, a souligné que son groupe voulait donner "une place plus importante aux nouvelles énergies" à l'avenir.
Total a ainsi annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le lancement d'une offre d'achat amicale de 1,38 milliard de dollars sur le fabricant américain de panneaux solaires SunPower afin de créer un "leader mondial de l'énergie solaire".
Le groupe pétrolier, qui s'est lancé dans l'énergie solaire en 1983, entend ainsi devenir un "acteur majeur intégré" de cette industrie en fort développement à travers le monde.
Total détient déjà des participations dans les sociétés Photovoltech et Tenesol et a annoncé qu'il allait racheter l'intégralité du capital de cette dernière jusqu'ici codétenue par EDF.
L'acquisition de SunPower "va permettre au groupe d'acquérir une exposition sur l'ensemble de la chaîne de valeur du solaire", ont remarqué les analystes de la Société Générale dans une note, en jugeant l'opération positive pour les bénéfices de Total.
Pour financer cette opération, Total peut compter sur les 10 milliards de dollars qu'il va empocher cette année, à la suite de cessions déjà annoncées. Le groupe entend ainsi "redéployer ses activités tout en préservant ses équilibres financiers et la solidité de son bilan", a-t-il indiqué.