Microsoft (- 4,08% à 25,63 dollars) affiche la plus forte baisse de l'indice Dow Jones. Les investisseurs ne lui pardonnent pas la performance décevante de sa très rentable division Windows. Le numéro un mondial des logiciels est pénalisé par la faiblesse de la demande du grand public pour les PC. Celle-ci s'explique notamment par le développement des tablettes multimédias, même si le groupe ne les a pas citées parmi les causes de cette faiblesse. JPMorgan estime qu'elles pourraient impacter encore plus le marché des PC à l'avenir.
Ce qui serait une bien mauvaise nouvelle pour le groupe car, comme l'explique l'analyste, les ventes de PC sont le moteur des ventes du système d'exploitation Windows et de la suite de logiciels Office. Or, ces activités sont historiquement à l'origine de 80% à 90% des bénéfices de Microsoft.
Au troisième trimestre, clos fin mars, la firme de Redmond (Washington) a réalisé un bénéfice net en hausse de 31% à 5,23 milliards de dollars, soit 61 cents par action. Hors un gain fiscal exceptionnel, le bénéfice par action a atteint 56 cents, conformément aux anticipations des analystes interrogés par Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a, lui, progressé de 13% à 16,43 milliards de dollars. Wall Street visait 16,2 milliards de dollars.
La division Windows a enregistré un chiffre d'affaires de 4,445 milliards de dollars, en repli de 4,4%. Le consensus était de 4,64 milliards de dollars. Son résultat d'exploitation a atteint 2,764 milliards de dollars, à comparer avec 3,073 milliards de dollars au troisième trimestre de l'exercice précédent. La société fondée par Bill Gates a vendu 350 millions d'exemplaires de Windows 7 depuis son lancement, il y a dix-huit mois.
« Le groupe souffre clairement du recul du marché du PC au profit des tablettes. Il n'y a donc pas de « bonne surprise », comme pour Intel. Ce dernier a profité de commandes exceptionnelles de ses clients voulant augmenter leurs stocks après le séisme au japon », a commenté Aurel. Pour l'analyste, la publication de Microsoft confirme que le marché du PC reste difficile.
Selon le bureau d'études IDC, les ventes mondiales de PC ont reculé de 3,2% au premier trimestre 2011 tandis que Gartner évalue cette baisse à 1,1%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Le cabinet Gartner estime que le «cloud computing» devrait fortement se développer dans les entreprises en 2011. Cette technologie, qui consiste à externaliser les applications informatiques d'une entreprise en les stockant sur des serveurs à distance, devrait se banaliser dans les prochaines années. C'est ce qui ressort d'une étude menée auprès de 2 000 directeurs informatiques dans le monde. Si, aujourd'hui, seules 3% des entreprises mondiales ont recours à cette technologie, cette proportion pourrait culminer à 43% d'ici à 2015, dans un contexte de rationalisation des dépenses. D'après Gartner, les budgets informatiques des entreprises devraient croître de seulement 1% cette année. Ils devraient chuter de 7% au Royaume-Uni, compte tenu des coupes budgétaires drastiques opérées dans le secteur public, et se maintenir en France (+0,2%). Divers acteurs, et pas seulement ceux positionnés sur le marché des logiciels, interviennent sur ce créneau. Microsoft concurrence à la fois des SSII, comme Atos Origin, des constructeurs informatiques, comme IBM ou HP, ou des entreprises Internet, telle Amazon.