Les marchés européens sont bien orientés aujourd'hui après l'annonce hier soir par la Réserve fédérale américaine du maintien d'une politique monétaire accommodante. Plusieurs sociétés importantes ont par ailleurs publié des résultats solides, à l'instar de PPR en France ou de Shell aux Pays-Bas. En revanche, l'allemand SAP a déçu les marchés. L'indice CAC 40, qui a dépassé le seuil des 4 100 points dans la matinée, affiche peu avant 12h30 une hausse de 0,65% à 4 094,03 points. De son côté, l'Eurotop 100 gagne 0,17% à 2 386,01 points.
SAP (- 6,28% à 42,81 euros) affiche la plus forte baisse de l'indice allemand Dax après avoir présenté des résultats inférieurs aux attentes. La sanction est d'autant plus sévère que les attentes des investisseurs étaient élevées après les bons résultats des ténors de l'informatique, Oracle et IBM. Le spécialiste des logiciels de gestion pour entreprises a réalisé au premier trimestre un résultat opérationnel, hors éléments exceptionnels, de 779 millions d'euros, en hausse de 26%. Or, les analystes sondés par Reuters anticipaient en moyenne une progression de 39%.
En hausse de 4,59% à 15,61 euros, Suez Environnement signe la plus forte hausse du CAC 40 après la publication de résultats trimestriels au-dessus des attentes. Au premier trimestre, le numéro deux mondial des services à l'ENVIRONNEMENT a réalisé un chiffre d'affaires de 3,514 milliards d'euros, en hausse de 14,3% (+13,5% à changes constants), soutenu notamment par la croissance de ses activités à l'international. Le résultat brut d'exploitation (RBE) affiche un bond de 28,6% (+25,6% à changes constants) à 592 millions.
En repli de 2,37% à 75,03 euros, Technip signe la plus forte baisse du CAC 40, pénalisé par des résultats trimestriels globalement inférieurs aux attentes. Le spécialiste français des services pétroliers a réalisé au premier trimestre 2011 un résultat net en hausse de 8,8% à 104,3 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant a progressé de 4% à 144,8 millions et l'Ebitda de 2,6% à 179 millions. Le chiffre d'affaires a grimpé de 8,9% à 1,4362 milliard. Le marché attendait mieux.
Les chiffres macroéconomiques
Les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés ont baissé de 0,7% en volume en mars, après avoir augmenté de 0,9% en février, a annoncé l'Insee. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une hausse de 0,2%. Sur l'ensemble du premier trimestre, les dépenses de consommation ont progressé de 1,2%, après +1,8% au dernier trimestre 2010.
Aux Etats-Unis, les investisseurs prendront connaissance à 14h30 de la croissance au premier trimestre et des inscriptions hebdomadaires au chômage. Les promesses de ventes de logements pour mars sont attendues à 16h00.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4839 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
ifrs : Nouveau référentiel comptable IFRS (International Financial Reporting Standards) entré en vigueur le 1er janvier 2005 pour les groupes cotés et les entités entrant dans le périmètre de ces groupes.
Les normes IFRS, élaborées par l'IASB (International Accounting Standards Board) ont été conçues comme un langage unique pour l'élaboration des comptes consolidés des sociétés cotées. Elles sont supposées coller davantage à la réalité.
En normes IFRS, de nombreux éléments de performance affectent directement les capitaux propres. Actifs et passifs sont calculés à leur valeur de marché ("juste valeur") et la réalité des opérations doit prévaloir sur la présentation juridique. Ce qui pourra entraîner une forte volatilité des résultats.
Ce nouveau langage privilégie l'analyse du bilan à celle du compte de résultat, avec à la clé des profits qui seront globalement en hausse et des capitaux propres en baisse.