La Bourse de New York va s'attaquer la semaine prochaine, raccourcie par les fêtes de Pâques, au coeur de la saison de résultats de sociétés, avec une prudence renforcée par les premières publications, accueillies avec déception.
"Le marché continue de consolider ses gains de la fin mars. L'attention du marché s'est portée sur les résultats d'entreprises, et il semble que le marché ait besoin de s'appuyer sur quelque chose pour continuer à avancer", commente Scott Marcouiller, de Wells Fargo Advisors.
"Il n'y a pas beaucoup d'intervenants sur le marché", ajoute-t-il
Sur la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs phares de Wall Street, le Dow Jones, a cédé 0,31%, terminant vendredi à 12.341,83 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 0,57% à 2.764,65 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 0,64% à 1.319,68 points.
La place new-yorkaise a dû affronter "beaucoup de vents contraires", relève M. Marcouiller.
Au Japon, les autorités ont relevé mardi le niveau de l'accident à la centrale de Fukushima au niveau maximal, égalant celui de Tchernobyl en 1986.
En Europe, la crise de la dette est revenue sur le devant de la scène, avec des spéculations sur une restructuration de la dette de la Grèce, l'Irlande de nouveau sanctionnée par l'agence Moody's, et des négociations au Portugal sur un programme d'austérité.
Surtout, les investisseurs ont été refroidis par les premiers résultats de sociétés portant sur le premier trimestre, très attendus.
"Le marché est un peu déçu par les premiers chiffres. Les attentes sont élevées. On n'a pas eu encore assez de publications, mais ce n'était peut-être pas réaliste", estime Scott Marcouiller.
Les quatre principaux groupes à ouvrir le bal ont tous été accueillis par une baisse de leur titre: le producteur d'aluminium Alcoa, les banques JPMorgan Chase et Bank of America, et le géant de l'internet Google.
"Les attentes restent relativement élevées pour la semaine prochaine et le reste de la saison des résultats, je pense que le marché ne veut pas se positionner de manière trop négative avant de voir", avance de son côté Marc Pado, de Cantor Fitzgerald, qui note que le marché a plutôt bien résisté à ces déceptions.
Plus généralement, "je continue de penser que les perspectives (de croissance) restent très positives pour la second semestre", ajoute l'analyste.
Du point de vue des indicateurs économiques, "toutes les statistiques publiées renforcent l'idée" que la banque centrale américaine va poursuivre ses injections de liquidités, observe l'analyste.
Même les chiffres de l'inflation de vendredi n'ont pas altéré cette opinion: même si la hausse des prix à la consommation atteint 2,7% en glissement annuel, elle reste contenue en dehors de l'énergie et de l'alimentation.
L'agenda économique s'annonce plutôt léger la semaine prochaine, avec mardi les chiffres des mises en chantiers de logements et permis de construire, puis jeudi l'indice d'activité dans la région de Philadelphie (Est) et l'indice composite d'activité aux Etats-Unis.
"Les résultats occuperont le devant de la scène", prévient Marc Pado.
Les banques Citigroup, Goldman Sachs, Wells Fargo et Morgan Stanley annonceront leurs performances financières, de même que les conglomérats General Electric et United Technologies, le groupe de produits pharmaceutiques et d'hygiène Johnson & Johnson, le chimiste DuPont, l'assureur Travelers ou encore les opérateurs téléphoniques AT&T et Verizon.
Dans le secteur technologique, les investisseurs surveilleront les publications d'IBM et Apple (informatique), Intel (microprocesseurs), Yahoo (internet).
La place new-yorkaise sera fermée vendredi pour les fêtes de Pâques.