La Bourse de New York a fini sur une note indécise jeudi, digérant au fur et à mesure de la journée une certaine déception au vu des indicateurs sur le chômage et l'inflation: le Dow Jones a grignoté 0,12% mais le Nasdaq s'est effrité de 0,05%.
Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a engrangé 14,16 points à 12.285,15 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné 1,30 point à 2.760,22 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 est resté quasi inchangé (+0,01%, 0,11 point) à 1.314,52 points.
"On a eu plusieurs jours de baisse, le marché a battu en retraite depuis de nouveaux sommets. Maintenant, on a les résultats de Google après la clôture, le titre se comporte bien et les investisseurs le voient comme un signe que les résultats seront sûrement corrects", a noté Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Le marché s'est replié depuis le début du mois, et la semaine en cours a été marquée par une série de mauvaises nouvelles: résultats du producteur d'aluminium Alcoa décevants, un rapport de conjoncture de la banque centrale américaine stipulant que le séisme et ses conséquences au Japon allaient affecter la croissance américaine, les prix du pétrole élevés.
En outre, jeudi, les investisseurs se sont inquiétés de voir le nombre de nouvelles demandes d'allocation de chômage repasser au-dessus de la barre de 400.000, avec 412.000 dépôts recensés la semaine passée.
La hausse des prix à la production a de son côté certes ralenti en mars (+0,7% par rapport au mois précédent), mais l'indicateur des prix des produits finis est ressorti en progression de 5,8% en glissement annuel.
"Ces indicateurs sont des revers mineurs, mais ils vont rappeler aux investisseurs de garder un oeil sur les statistiques économiques, dont les prix à la consommation" à paraître vendredi, a souligné Frederic Dickson, de D.A. Davidson.
Le marché a tout de même comblé ses pertes à partir de la mi-journée.
"Tous ces éléments ne semblent pas faire reculer le marché très loin. Il faut croire que ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort", a observé M. Pado.
Le secteur financier a été attaqué au lendemain d'une publication trimestrielle un peu décevante de la banque JPMorgan Chase (-2,77% à 44,97 dollars).
Le Sénat a en outre rendu un verdict accablant sur le fonctionnement du système financier des Etats-Unis dans un rapport sur la crise de 2008, épinglant notamment le rôle de la banque d'affaires Goldman Sachs (-2,73% à 155,79 dollars).
Le constructeur automobile Ford (-1,13% à 14,81 dollars) rappelle près de 1,2 million de camions pick-up F-150 modèles années 2003 à 2006 aux Etats-Unis pour parer à un éventuel problème d'airbags dans ces véhicules.
Les fabricants d'ordinateurs, comme Hewlett-Packard (-1,87% à 40,36 dollars) ou Dell (-3,05% à 14,95 dollars), étaient à la peine. Le marché mondial des ordinateurs, affaibli par l'attrait pour les tablettes informatiques, a encaissé au premier trimestre son premier recul sur un an depuis 18 mois, selon le cabinet de marketing Gartner.
Le fabricant de puces Intel (-1,01% à 19,58 dollars) et celui de logiciels Microsoft (-0,82% à 25,42 dollars) ont aussi été affectés.
En revanche, les valeurs de l'énergie ont participé à soutenir les indices. Au sein du Dow Jones, le groupe pétrolier Chevron a gagné 1,03% à 104,88 dollars.
L'argentin Arcos Dorados (+24,71% à 21,20 dollars) a fait son entrée en Bourse à New York sous le sigle "ARCO". Il est le plus grand franchisé McDonald's dans le monde.
Autre arrivée en fanfare, celle de la société de location de voitures en libre-service Zipcar (+55,56% à 28,00 dollars), cotée sous le signe "ZIP" au Nasdaq, pour un prix fixé à 18 dollars.
Le marché obligataire a fini sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est établi à 3,485% contre 3,466% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,541% contre 4,550% la veille.