Les prix du pétrole ont nettement progressé jeudi à New York, montant à plus de 110 dollars pour la première fois depuis septembre 2008 sur fond de tensions persistantes dans le monde arabe et après un bon indicateur aux Etats-Unis.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai a terminé à 110,30 dollars, en hausse de 1,47 dollar par rapport à la veille.
Il est monté en séance jusqu'à 110,44 dollars, son plus haut niveau depuis septembre 2008, effaçant la barre très scrutée de 110 dollars.
"C'était un seuil technique très important", a souligné John Kilduff, d'Again Capital.
Et pas parce qu'il s'agissait d'un chiffre rond.
"C'était le grand seuil de 2008, le niveau à partir duquel les prix se sont vraiment envolés pour grimper jusqu'à 147 dollars, et qui s'est révélé, une fois les prix retombés, un seuil de résistance", a rappelé M. Kilduff.
Le baril a accru ses gains tout au long de la séance, qu'il avait entamée en hausse grâce à de bons chiffres de l'emploi aux Etats-Unis.
Le nombre de nouveaux chômeurs inscrits a en effet de nouveau reculé la semaine dernière aux Etats-Unis.
La situation restait tendue sur le marché pétrolier, pouvant "changer dans la minute", a souligné Tom Bentz, de BNP Paribas.
En Libye, le gouvernement a accusé les forces britanniques de bombarder des installations pétrolières du champ d'Al-Sarir, dans le sud-est du pays, causant des dégâts matériels selon lui.
L'Otan a nié ces affirmations. Le général Charles Bouchard, commandant de l'opération baptisée Unified Protector a au contraire accusé les forces fidèles au colonel Kadhafi et précisé qu'un incendie avait été déclenché dans une installation au nord de Sarir.
"Dans tous les cas, c'est une installation qui pourrait empêcher du pétrole (libyen) de revenir sur le marché", a observé Tom Bentz.
Par ailleurs, le général américain Carter Ham, commandant des forces américaines pour l'Afrique, a estimé qu'il était peu probable que les rebelles libyens parviennent à lancer un assaut sur Tripoli pour renverser le colonel Mouammar Kadhafi.
Cela suggère que "potentiellement le pétrole libyen pourrait rester hors course pendant une période prolongée", a estimé John Kilduff.