Avec plus de 1.400 événements dans toute la France, la première "Semaine de l'industrie" va tenter du 4 au 10 avril de redorer auprès du public le blason d'un secteur à l'image écornée, qui peine souvent à recruter.
"Non, l'industrie n'est ni polluante, ni sous-rémunérée, ni limitée aux métiers difficiles!", martèle le ministre de l'Industrie, Eric Besson.
"L'industrie, c'est l'innovation, la recherche, les technologies de pointe! L'industrie, ce sont des carrières intéressantes, bien rémunérées, dans des entreprises d'avenir", fait-il valoir.
"Les jeunes ne doivent pas avoir peur du monde industriel ou des débouchés qu'il offre", ajoute M. Besson, qui doit prendre part, dans le cadre de ces manifestations, à un déplacement en région avec le président de la République Nicolas Sarkozy jeudi.
Expositions, accueil de classes en entreprise, journées portes ouvertes, conférences: tous les moyens seront bons pour tenter d'améliorer l'image du secteur auprès du public, et plus particulièrement auprès des jeunes.
Plus de 1.400 manifestations ont été recensées en France pour cette semaine placée sous le patronage de M. Sarkozy et organisée conjointement par les ministères de l'Economie, de l'Industrie, de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et du Travail.
Pour les industriels, une telle initiative est une bénédiction pour faire passer leur message.
"L'industrie n'est pas ce que beaucoup de gens, malheureusement, ont en tête: ce n'est pas un endroit sale, triste, polluant. Les gens qui sont dans l'industrie ont une passion", a argumenté récemment le président de l'Union des industries chimiques, Olivier Homolle, devant la presse.
Même écho chez Pierre Gattaz, président du Groupe des fédérations industrielles (GFI), qui se réjouit d'accueillir dans son entreprise Radiall, en Isère, des classes d'un lycée voisin à l'occasion de ces manifestations.
"C'est important de recevoir des classes, surtout avec les professeurs", estime-t-il, soulignant implicitement la nécessité de ne pas s'adresser uniquement aux élèves pour changer l'image de l'industrie.
Selon M. Gattaz, l'industrie aura besoin de recruter quelque 150.000 personnes par an au cours des cinq prochaines années: "Il y a un vrai souci pour récupérer des gens qualifiés, des ingénieurs, des techniciens (...). Et en production, c'est encore pire". "Nous n'attirons pas les jeunes. Les gens qui viennent vers l'industrie, c'est par défaut (...) Aujourd'hui, c'est un peu une voie de garage", regrette-il. "Nous avons besoin de ces jeunes, il faut qu'ils viennent sans a priori", ajoute-t-il. "Ce n'est pas simplement une ambition pour une semaine, c'est une ambition à 30 ans", conclut M. Gattaz.
Surfant sur la Semaine de l'industrie, l'UIMM (métallurgie) va également lancer à partir du 4 avril une nouvelle campagne de communication autour des industries technologiques.
"Il faut que les jeunes fassent le pari de travailler dans l'industrie, un secteur qui offre des opportunités de carrières passionnantes, en France comme à l'international, et ce, pour des niveaux de rémunération souvent supérieurs à la moyenne des autres secteurs d'activité", souligne Frédéric Saint-Geours, président de l'UIMM, cité dans un communiqué.