La Bourse de Paris a terminé mardi en légère hausse (+0,27%), pour la 5e séance consécutive, dans un marché qui reste très prudent face aux incertitudes qui perdurent sur la solvabilité de certains Etats de la zone euro et face aux événements au Japon et dans le monde arabe.
Le CAC 40 a clôturé en hausse de 10,85 points à 3.987,80 points.
Les Bourses européennes ont fini en ordre dispersé. Londres a grignoté 0,47%, Francfort a terminé à l'équilibre (-0,06%). De son côté, l'Eurostoxx 50 a reculé de 0,13%.
"Malgré toutes les tensions, le marché parisien a encore une fois plutôt bien résisté", a souligné Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
"Il est difficile de trouver des éléments rationnels pour expliquer cette nouvelle hausse, mais les opérateurs ont encore joué la prudence", a-t-il ajouté. Preuve de cette hésitation, les faibles volumes de transactions avec seulement 2,696 milliards d'euros échangés.
"Les craintes en provenance du Japon, du monde arabe et des dettes européennes sont dans une phase d?équilibre et les marchés sont dans l?attente de suppléments d?informations qui permettront d?obtenir une direction", a souligné François Duhen, analyste au CM-CIC Securities.
La question de la dette souveraine du Portugal a concentré l'attention des opérateurs alors qu'un recours de Lisbonne à l'aide financière internationale semble de plus en plus inévitable. Standard and Poor's a de nouveau abaissé d'un cran la note du pays à BBB-.
Les secousses géopolitiques ont perduré dans le monde arabe. En Syrie, le gouvernement au pouvoir depuis 2003 a démissionné et, en Libye, la coalition internationale a poursuivi ses frappes. Une quarantaine de pays et d'organisations membres du groupe de contact sur la Libye créé dans la foulée de frappes militaires se sont retrouvés à Londres avec l'ambition d'esquisser l'après-Kadhafi.
Enfin, le Japon est "en alerte maximum", selon les termes du Premier ministre Naoto Kan pour éviter que la centrale de Fukushima ne provoque une catastrophe, après la découverte de plutonium dans le sol et de radioactivité dans l'eau de mer.
Face à ces tensions, les mauvaise statistiques américaines ont peu joué. Dans l'immobilier, les prix des logements ont baissé en janvier pour le septième mois d'affilée et la confiance des consommateurs a chuté en mars pour revenir à son niveau de décembre.
Du côté des valeurs, le secteur financier a reculé après l'annonce surprise d'une augmentation de capital de la banque italienne UBI Banca. Natixis a cédé 1,76% à 4,08 euros, Crédit Agricole 0,78% à 12,08 euros et Dexia 0,21% à 2,87 euros.
Edenred a gagné 1,95% à 21,43 euros, toujours porté par des rumeurs d'OPA. Le titre a quasiment doublé depuis son introduction en Bourse à 11,40 euros au 1er juillet à la suite de la scission avec le groupe Accor.
Rhodia a gagné 3,22% à 20,81 euros alors que l'agence de notation fitch ratings a relevé d'un cran la note de la dette à long terme du chimiste à "BB", en raison d'une amélioration de ses comptes et d'une dynamique retrouvée.
Gemalto a pris 2,13% à 35,47 euros. Son application de paiement mobile sans contact (NFC) a été certifiée par l'émetteur américain de cartes de crédit MasterCard, ouvrant la voie à des lancements commerciaux, notamment en Grande-Bretagne.
Groupe Eurotunnel a gagné 4,19% à 7,48 euros, bénéficiant du relèvement de son objectif de cours par Goldman Sachs qui a réitéré son conseil d'achat de la valeur, selon une source de marché.
Camaïeu a bondi de 44,05% à 209,16 euros alors qu'un changement d'actionnariat se prépare avec la montée en puissance du fonds Cinven, qui devrait déboucher sur un retrait du titre de la cote.