Les investissements étrangers ont augmenté de 22% en 2010, une avancée brandie comme un "record" par le gouvernement, qui y voit une preuve que la France est plus que jamais "ouverte" à l'implantation d'entreprises étrangères créatrices d'emplois.
Selon les chiffres de l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII), chargée de promouvoir la France auprès des investisseurs étrangers, 782 projets ont été recensés l'an dernier, soit le nombre le plus élevé depuis 15 ans.
La hausse a été moins marquée en terme d'emplois puisque ces investissements vont permettre de créer ou préserver (dans le cas de rachats d'entreprises en difficultés) 31.815 emplois, soit une hausse de 6% par rapport à 2009, selon ce bilan qui ne recense pas les éventuelles suppressions d'emplois.
Cette évolution s'explique, selon l'AFII, par une nette hausse de projets recensés dans des activités à haute valeur ajoutée, souvent moins créatrices d'emplois.
2010 "est une année record pour le nombre de projets et d'emplois créés", s'est tout de même félicitée la ministre de l'Economie, Christine Lagarde.
Exemples de projets recensés l'an dernier: l'implantation d'un centre logistique en Rhône-Alpes par l'américain Amazon.com, permettant la création de 500 emplois, ou le développement par l'allemand Bertelsmann de son centre d'appel en Champagne-Ardenne, qui se traduira par la création de 100 emplois.
"L'AFII met en évidence les projets d'implantation, mais ne dit pas quels projets ont effectivement été réalisés", relativise Farid Toubal, chercheur associé au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii).
Pour le gouvernement en tout cas, "la stratégie d'ouverture de la France porte ses fruits". "La France est un pays ouvert aux investissements, à tous ceux qui veulent créer de l'emploi", a martelé lundi Bruno Le Maire, ministre de l'Aménagement du territoire.
Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy, qui a conclu un Conseil stratégique de l?attractivité en présence de 25 dirigeants de sociétés étrangères, a de son côté insisté sur les réformes destinées "à moderniser l'économie, renforcer la compétitivité et stimuler l'innovation ainsi qu'alléger les contraintes administratives".
Le chef de l'Etat a d'ores et déjà annoncé la mise en place, d'ici fin 2011, d'un service d'accueil fiscal unique pour les investisseurs non-résidents.
Si les investisseurs étrangers plaident toujours pour davantage de flexibilité en France, ils ont plébiscité les récentes réformes mises en place par le gouvernement, a assuré Christine Lagarde.
Ainsi selon la ministre, la réforme de la taxe professionnelle, le renforcement du crédit d'impôt recherche, les investissements du "grand emprunt" ou la perspective du Grand Paris sont autant de facteurs d'attractivité.
"De façon surprenante, il est assez facile de travailler en France", a ainsi estimé Stephen Scharzman, président du fonds américain d'investissement Blackstone.
"Clairement, une hausse de la flexibilité a été bénéfique à l'économie française", a aussi souligné Hans-Paul Buerkner, PDG du cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG), faisant référence à la défiscalisation des heures supplémentaires.
Les investisseurs étrangers mettent en avant "la qualité de la main d'oeuvre française, les infrastructures de transports et le système administratif", a indiqué Bruno Le Maire.
"On peut faire mieux sur le marché du travail et la formation", a-t-il concédé.