Deutsche Telekom bondit de 11,70% à 10,75 euros et entraîne derrière lui l'ensemble des autres opérateurs télécoms européens après la cession de son activité de téléphonie mobile aux Etats-Unis, T-Mobile USA, pour 39 milliards de dollars (28 milliards d'euros) à AT&T. Si cette cession est un constat d'échec aux Etats-Unis pour l'opérateur allemand, elle est jugée attrayante du point de vue stratégique et de la valorisation. Cette cession à AT&T a pris les investisseurs par surprise car ils anticipaient un rapprochement avec Sprint, troisième opérateur américain de téléphonie mobile.
AT&T va débourser 39 milliards de dollars, dont 25 milliards de dollars en numéraire et le solde en actions. Deutsche Telekom détiendra jusqu'à 8% d'AT&T.
Cheuvreux estime qu'il s'agit de la meilleure alternative stratégique pour le groupe allemand. T-Mobile USA manquait en effet de taille critique et était en perte de vitesse commerciale. L'analyste précise que le consensus valorisait T-Mobile USA, 20 milliards d'euros ; le prix plus élevé que prévu représentant 2 euros par action Deutsche Telekom.
L'opérateur télécoms allemand entend utiliser le produit de cession pour réduire son endettement de 13 milliards d'euros et pour racheter des actions à hauteur de 5 milliards d'euros.
Deutsche Telekom a annoncé le maintien de sa politique de rémunération des actionnaires, soit un dividende d'au moins 0,7 euros et des rachats d'actions. Il a par ailleurs réitéré ses objectifs 2011 d'un Ebitda ajusté d'environ 19,1 milliards de dollars et d'un free cash flow égal ou légèrement supérieur à 6,5 milliards d'euros.
L'opération doit encore recevoir le feu vert des autorités de la concurrence, qui est attendu dans environ 12 mois.
A Paris, France Télécom (+ 2,86 % à 15,44 euros) affiche l'une des plus fortes hausses de l'indice CAC 40.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
Même si les géants des télécoms ont généralement affiché une amélioration de leurs résultats sur le premier semestre 2010, ils restent soumis à un certain nombre de défis. Ils vont, en effet, devoir supporter de lourds investissements (évalués à 300 milliards d'euros) pour passer au très haut débit. En outre, le bon développement de leur activité dépendra de leur capacité à trouver des relais de croissance. Le plus efficace parait être d'investir dans les pays émergents car les acteurs occidentaux y ont encore un faible taux de pénétration. Néanmoins les rares opportunités se paient très chères. Ainsi Telef