La Bourse de New York a fini en nette hausse jeudi, soutenue dans son rebond par le secteur de l'énergie alors que les opérations se poursuivaient au Japon pour tenter de maîtriser la crise nucléaire: le Dow Jones a gagné 1,39% et le Nasdaq 0,73%.
Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a pris 161,29 points à 11.774,59 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 19,23 points à 2.636,05 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 1,34% (16,84 points) à 1.273,72 points.
Sur les trois premières séances de la semaine, le Dow Jones avait lâché plus de 400 points face au scénario catastrophe qui se dessinait au Japon, où la situation à la centrale nucléaire de Fukushima, endommagée par le séisme et le tsunami, s'aggravait.
Les autorités japonaises ont multiplié jeudi les opérations destinées à refroidir les réacteurs de la centrale.
"Le marché avait été pris dans la tourmente de la crise au Japon. Aujourd'hui, il la regarde avec un peu moins d'émotion et cherche des opportunités" d'achats après une série de lourdes pertes, a observé Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Securities.
La forte hausse des valeurs de l'énergie, dopées par l'envolée des prix du pétrole, a bien aidé les indices à se reprendre.
"Ce n'est pas vraiment une façon d'avancer. Les mouvements de volatilité sont plutôt négatifs pour la confiance des investisseurs", a tempéré Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
Le rebond s'est d'ailleurs effectué dans un volume d'échanges faibles, reflet d'un certain manque de conviction.
Le marché restait "à la merci" d'une éventuelle catastrophe nucléaire, a souligné Gregori Volokhine, notant que la situation était loin d'être résolue dans la centrale de Fukushima.
"On a eu beaucoup de chocs externes sur les marchés depuis le début de l'année. Il est un peu ballotté, alors qu'il n'a qu'une envie, c'est d'être en hausse à la faveur d'indicateurs économiques solides" comme ceux publiés jeudi, a ajouté l'analyste.
La confirmation de la tendance à la baisse des nouvelles inscriptions au chômage avec 385.000 demandes d'allocations recensées du 6 au 13 mars, soit 4% de moins que la semaine précédente, a participé à soutenir le marché.
De plus l'indicateur de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie, plus avancé que celui de la production industrielle qui date de février, a montré une accélération en mars.
La hausse des prix à la consommation s'est accélérée plus que prévu en février (+0,5% sur un mois) mais "ne sortait pas des limites de la zone de confort" de la Réserve fédérale américaine, a souligné Patrick O'Hare, du site d'analyse Briefing.com.
Les résultats trimestriels du groupe de messagerie FedEx (+3,06% à 87,89 dollars), souvent considéré comme un bon baromètre pour l'économie, ont été salués. Son concurrent UPS a progressé dans son sillage (+1,75% à 71,61 dollars).
FedEx table pour le quatrième trimestre sur un bénéfice par action pouvant monter jusqu'à 1,83 dollar, bien plus que les 1,68 dollar généralement estimé par les analystes.
Au sein de l'indice Dow Jones, le rebond a été mené par les valeurs de l'énergie et cycliques, à l'image des groupes pétroliers Chevron (+2,74% à 102,24 dollars) et ExxonMobil (+2,33% à 81,16 dollars) ou du fabricant d'engins de chantier Caterpillar (+2,71% à 103,12 dollars).
Le groupe informatique Hewlett-Packard est monté de 3,21% à 41,43 dollars.
Les investisseurs ont accueilli avec soulagement l'annonce du fabricant de composants électroniques Qualcomm (+3,76% à 52,39 dollars) selon laquelle ses chaînes de production de semi-conducteurs au Japon n'ont pas été gravement affectées par le séisme et le tsunami.
Le marché obligataire s'est replié. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 3,248% contre 3,212% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,426% contre 4,388% la veille.