Le yen se repliait légèrement jeudi, après avoir atteint la veille des niveaux inédits depuis la Seconde Guerre mondiale, le marché des changes spéculant sur une possible intervention du G7 pour enrayer la flambée de la devise nippone.
Vers 22H00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,4014 dollar contre 1,3906 mercredi soir, après être monté à 1,4053 dollar, un plus haut depuis quatre mois.
La monnaie unique européenne se reprenait face au yen à 110,67 yens contre 108,15 yens la veille.
Le dollar regagnait également du terrain face à la devise nippone à 78,95 yens contre 77,86 yens mercredi.
"Nous attendons tous le G7", a commenté Jens Nordvig, de Nomura Securities.
Les ministres des Finances du G7 devaient tenir jeudi à partir de 22H00 GMT une conférence téléphonique pour dresser un premier bilan de l'impact économique du séisme au Japon et la crise nucléaire en cours dans l'archipel.
Cette annonce "a laissé espérer qu'on puisse assister à une démonstration de solidarité, ce qui augmenterait la possibilité d'une action coordonnée pour calmer les marchés et contrer l'activité spéculative", a estimé Samarjit Shankar, de BNY Mellon.
Le groupe des grandes puissances "devrait soutenir les autorités japonaises dans leurs efforts pour stabiliser les marchés, y compris le yen. Nous nous attendons donc à voir le G7 effectivement apporter son soutien à une intervention sur le yen", a avancé de son côté M. Nordvig.
"Mais les conditions ne sont pas totalement réunies pour une action coordonnée sur le marché des changes, avec une participation directe" des banques centrales américaine et européenne, a-t-il tempéré.
La devise nippone a atteint un niveau inédit depuis la Seconde guerre mondiale mercredi soir, à 76,36 yens pour un dollar, au-delà de son pic de 1995. Elle est aussi montée à son plus fort niveau en six mois face à l'euro, à 106,61 yens pour un euro.
Elle est dopée par "des marchés agités et l'anticipation de rapatriements de fonds" vers le Japon, selon les analystes de Wells Fargo.
Face à des marchés volatils, les investisseurs sont tentés de placer leur capital dans des valeurs sûres, comme le yen, le dollar ou le franc suisse.
Par ailleurs, nombre d'opérateurs parient sur un rapatriement massif au Japon de fonds détenus à l'étranger par des sociétés japonaises, en vue de l'effort nécessaire à la reconstruction.
Cela se traduit par la vente d'actifs en devises étrangères, et par l'achat de yens pour utiliser ces fonds localement.
"Le moteur de l'envolée du yen est un mouvement spéculatif à court terme (..) et non des rapatriements effectifs de monnaie car il n'y a pour l'instant pas de preuves" de tels mouvements, a ainsi jugé Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.
Pour Nomura Securities par ailleurs, une telle décision "pourrait être combinée à de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire".
La Banque du Japon (BoJ) a injecté depuis le début de la semaine 33.000 milliards de yens (300 milliards d'euros) sur le marché monétaire pour soutenir l'économie et accroître la liquidité après le séisme.
Vers 22H00 GMT, la livre britannique se stabilisait face à l'euro à 86,82 pence pour un euro, et montait face au billet vert à 1,6137 dollar.
La monnaie helvétique baissait face à la monnaie unique européenne à 1,2597 franc suisse pour un euro, et se stabilisait face au billet vert à 0,8986 franc suisse pour un dollar. La devise suisse a atteint 0,8911 franc suisse pour un dollar, un sommet inédit.
La devise chinoise a terminé à 6,5759 yuans pour un dollar contre 6,5714 dollars la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,4014 1,3906 EUR/JPY 110,67 108,15 EUR/CHF 1,2597 1,2501 EUR/GBP 0,8682 0,8692 USD/JPY 78,95 77,86 USD/CHF 0,8986 0,8988 GBP/USD 1,6137 1,5991