La Bourse de Paris devrait ouvrir en forte baisse mardi, dans le sillage des marchés asiatiques, alors que la crise nucléaire s'est aggravée au Japon déjà touché vendredi par le plus fort séisme de son histoire et un tsunami dévastateur.
Une quarantaine de minutes avant le début de la séance, le contrat à terme sur le CAC 40 cédait 1,77%. Lundi, il avait déjà reculé de 1,29%, repassant pour la première fois depuis le 11 janvier sous le seuil des 3.900 points. A New York, le Dow Jones avait perdu 0,43% et le Nasdaq 0,54%.
La crise nucléaire s'est aggravée au Japon après une nouvelle explosion et un incendie à la centrale de Fukushima 1, où les accidents se succèdent depuis le violent séisme de vendredi qui a probablement fait plus de 10.000 morts.
Des explosions se sont notamment produites dans les réacteurs 1 et 3 de la centrale, faisant craindre un accident majeur, une hypothèse cependant écartée pour l'instant par les autorités.
Des annonces qui ont paniqué les investisseurs. La Bourse de Tokyo a vécu l'une des pires journées de son histoire, l'indice nikkei clôturant en baisse de 10,55%.
Une réunion est prévue à Bruxelles entre les ministres européens de l'Energie, les autorités nationales européennes de sûreté nucléaire, de l'industrie du secteur et de la Commission européenne pour évaluer la manière dont les différents pays pourraient réagir en cas d'accidents similaires à celui du Japon.
Par ailleurs, pour soutenir l'économie nippone après le séisme, la Banque du Japon (BoJ) a encore injecté 3.000 milliards de yens (26 milliards d'euros) sur le marché monétaire, en plus des 5.000 et 15.000 milliards de yens déjà injectés.
Au Moyen-Orient, les tensions perdurent notamment en Libye où la ville d'Ajdabiya se préparait à subir un assaut des forces de Mouammar Kadhafi qui avancent sur la "capitale" des rebelles Benghazi.
Vu le contexte géopolitique, les statistiques macroéconomiques devraient être de nouveau reléguées au second plan. En zone euro, les chiffres du chômage pour le quatrième trimestre sont attendus et aux Etats-Unis les prix à l'importation pour février et l'activité dans la région de New York en mars.
Les investisseurs resteront surtout attentifs à la réunion, après la clôture, de la banque centrale américaine (Fed) qui va faire le point sur sa politique monétaire, dans un climat d'amélioration notable de l'économie américaine tempéré par les inquiétudes suscitées par l'actualité internationale.
VALEURS A SUIVRE
EDF, AREVA et une grande partie des groupes liés au nucléaire devraient à nouveau subir de plein fouet les conséquences de la situation au Japon qui pourrait retarder les projets de nouvelles centrales ou du moins augmenter le coût de leur construction.
LVMH, HERMES et les valeurs du luxe devraient aussi être de nouveau affectées alors que l'archipel nippon est l'un des grands marchés mondiaux pour ce secteur.
RENAULT a innocenté et promis "réparation" lundi à ses trois cadres dirigeants licenciés "à tort" en janvier pour espionnage industriel, reconnaissant que l'affaire était probablement montée de toutes pièces.
Un mea culpa qui ne marque "pas la fin de l'histoire", selon le ministre de l'Industrie Eric Besson.
Le constructeur automobile est déjà touché par le séisme au Japon qui a entraîné la fermeture des usines de son partenaire japonais Nissan. Ces dernières ne retrouveront pas dans l'immédiat leur capacité normale de production, selon le PDG du groupe Carlos Ghosn.
SCOR: les pertes nettes du réassureur liées au séisme japonais ne dépasseront pas 185 millions d'euros en réassurance dommage et responsabilité (P&C), selon le groupe.
BNP PARIBAS a rouvert deux de ses fonds spéculatifs ("hedge fund") gelés en novembre pour des "raisons techniques", en reprenant leur cotation, selon Les Echos.
NYSE EURONEXT: la Bourse électronique américaine Nasdaq s'apprête à lancer une offre hostile de rachat sur l'opérateur boursier transatlantique, pourtant promis à Deutsche Börse, selon le Wall Street Journal et la chaîne financière CNBC.
ASSYSTEM a renoué avec les profits en 2010, avec un bénéfice net de 21,5 millions d'euros, et bénéficie d'une "bonne visibilité" pour 2011.