L'euro s'est replié face au dollar jeudi après la dégradation de la note souveraine de l'Espagne par l'agence Moody's, qui a remis sur le devant de la scène les problèmes latents de dettes de certains pays européens.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,3794 dollar contre 1,3906 mercredi soir à la même heure.
La devise européenne fléchissait également face au yen à 114,41 yens contre 115,04 yens mercredi soir.
Le billet vert s'appréciait en revanche face à la devise nippone à 82,91 yens contre 82,70 yens mercredi.
La "corrélation" entre le niveau de l'euro et les taux obligataires des pays de la périphérie européenne en difficulté budgétaire "était cassée depuis février. Mais l'abaissement de la note de l'Espagne a fait ressurgir les craintes", a expliqué Jessica Hoversen, de MF Global.
L'agence de notation Moody's a revu d'un cran la note souveraine de l'Espagne, à "Aa2" contre "Aa1" auparavant, y ajoutant une perspective négative -- et donc la possibilité d'une nouvelle révision. Moody's a expliqué être toujours sceptique sur la capacité du gouvernement à améliorer les finances du pays.
Les inquiétudes sur la situation de certains pays européens endettés comme la Grèce, l'Espagne ou le Portugal avaient été éclipsées depuis la mi-février par la volonté affichée de la Banque centrale européenne (BCE) de lutter contre une inflation qu'elle juge inquiétante.
La monnaie européenne avait culminé à plus de 1,40 dollar la semaine passée avec la probabilité accrue de voir l'institution relever son taux directeur.
Il n'empêche que les taux obligataires avaient progressé depuis début février, ont souligné les analystes de Nomura, de 50 points de base en Irlande et de presque autant au Portugal.
Le marché des changes devenait nerveux à l'approche d'importants rendez-vous en zone euro.
La note de Moody's a été publiée avant même l'annonce officielle des besoins de financement des banques et caisses d'épargne espagnoles, un geste critiqué par le gouvernement espagnol mais aussi par la Grèce.
La Banque d'Espagne a peu après dressé un tableau plus optimiste, indiquant que douze entités financières avaient besoin de capitaux supplémentaires pour un montant total de 15,152 milliards d'euros, un chiffre bien inférieur aux attentes du gouvernement et des analystes.
Par ailleurs, les représentants des 17 pays partageant l'euro se réunissent vendredi à Bruxelles pour tenter d'avancer sur des mesures destinées à mieux faire face aux crises de la dette.
Ils doivent se pencher notamment sur le renforcement du Fonds de soutien financier pour les pays en difficulté de la zone euro, la définition des contours du Mécanisme permanent appelé à lui succéder à partir de 2013, mais aussi la mise en place d'un "pacte" pour renforcer la compétitivité européenne.
"Si rien ne sort de la réunion, l'euro pourrait réagir de manière nettement négative", a prévenu Jessica Hoversen.
Le seuil de 1,3860 dollar, point bas du mois de janvier, ayant déjà sauté, "la dynamique baissière pourrait pousser l'euro à tester la barre de 1,3750 dollar à mesure que les pressions sur les dettes montent", ont abondé les analystes de Brown Brothers Harriman.
Vers 22H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 85,91 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6054 dollar, après le maintien du taux d'intérêt directeur de la Banque d'Angleterre (BoE) à 0,5% malgré de fortes pressions inflationnistes.
La monnaie helvétique reculait face à la monnaie unique européenne à 1,2858 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9317 franc suisse pour un dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,5735 yuans pour un dollar contre 6,5724 yuans.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3794 1,3906 EUR/JPY 114,41 115,04 EUR/CHF 1,2858 1,2828 EUR/GBP 0,8591 0,8581 USD/JPY 82,91 82,70 USD/CHF 0,9317 0,9295 GBP/USD 1,6054 1,6198