L'euro se stabilisait face au dollar lundi, après avoir atteint son niveau le plus élevé en quatre mois, les cambistes se montrant hésitants entre la perspective d'une hausse de taux en zone euro et un retour de la crise de la dette publique dans l'actualité.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,3971 dollar contre 1,3979 vendredi à la même heure.
La devise européenne reculait très modestement face au yen à 114,90 yens contre 115,05 yens vendredi soir.
Le billet vert se stabilisait face à la devise nippone à 82,25 yens, contre 82,26 yens vendredi.
La monnaie unique "a commencé la semaine comme elle avait fini la précédente", a résumé Vassili Serebriakov, de la banque Wells Fargo.
"Elle continue d'être soutenue par le message de hausse de taux envoyé par la Banque centrale européenne la semaine dernière, le marché tablant sur un premier relèvement lors de la prochaine réunion en avril", a-t-il expliqué.
Passée la semaine dernière de 1,37 à 1,40 dollar, elle a atteint lundi 1,4037 dollar, niveau inédit depuis début novembre.
A l'issue de la réunion mensuelle de la BCE jeudi, le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet s'était ému du niveau de l'inflation, qui dépasse 2% en zone euro. Il avait jugé possible une hausse de taux en avril, un mouvement qui permet à une devise d'offrir de plus forts rendements, et soutient donc sa valeur.
Dans le même temps, la banque centrale américaine (Fed) "reste inquiète de la faiblesse du marché de l'emploi", et maintient son taux directeur proche de zéro, a relevé Samarjit Shankar, de BNY Mellon.
"Pour autant, sous la surface (...), les inquiétudes concernant la charge de la dette des pays de la périphérie de la zone euro persistent, même si elles ont été reléguées au second plan", a-t-il estimé.
L'agence de notation Moody's a abaissé lundi de trois crans la note souveraine de la Grèce, à B1 contre Ba1 auparavant, et a prévenu qu'elle pourrait encore l'abaisser, en raison des difficultés économiques persistantes.
Cette note fait entrer le pays dans la catégorie des pays dits à risque et ne présentant qu'une "faible sécurité de remboursement sur le long terme". Elle met la Grèce sur le même plan que la Mongolie, le Sri Lanka, le Liban, le Vietnam, la Bolivie ou encore le Paraguay, a relevé Win Thin, de Brown Brothers Harriman.
Pour ce dernier, Moody's se montre trop négative alors que les agences de notation, accusées de ne pas avoir vu venir la crise, cherchent à "regagner de la crédibilité".
Cette annonce a fait chuter à des niveaux jamais vus la valeur des titres de dette du Portugal, pays qui pour certains analystes pourrait avoir recours à l'aide européenne, comme la Grèce et l'Irlande.
Le rebond de l'euro "pourrait s'avérer de courte durée si les inquiétudes d'une contagion de la crise de la dette en zone euro reprennent de la vigueur et s'intensifient", a prévenu David Song, analyste chez DailyFX, à quelques jours d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays de la zone euro à Bruxelles.
Vers 22H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 86,20 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6201 dollar.
La monnaie helvétique se stabilisait face à la monnaie unique européenne à 1,2941 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9263 franc suisse pour un dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,5631 yuans pour un dollar contre 6,5680 yuans la veille.
Cours de lundi Cours de vendredi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3971 1,3979 EUR/JPY 114,90 115,05 EUR/CHF 1,2941 1,2935 EUR/GBP 0,8620 0,8594 USD/JPY 82,25 82,26 USD/CHF 0,9263 0,9252 GBP/USD 1,6201 1,6273