Réactions politiques au projet de réforme fiscale présentée jeudi par le Premier ministre François Fillon, qui prévoit la fin du bouclier fiscal et un relèvement du seuil d'entrée dans l'Impôt sur la fortune (ISF):
- François Sauvadet, président du groupe Nouveau centre à l'Assemblée nationale, "salue l'annonce faite par le Premier ministre de la suppression du bouclier fiscal, une très bonne nouvelle! Cependant, au Nouveau Centre, nous plaidons pour que cette suppression s'accompagne d'un aménagement de l'ISF et non pas d'une suppression totale.
"Enfin, je regrette le choix fait par le gouvernement d'exclure la création d'une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu. Les plus riches de nos compatriotes doivent participer à l'effort et en l'état actuel de nos finances publiques, nous ne pouvons nous exonérer de ces recettes". (communiqué)
- Marine Le Pen, présidente du Front national: "François Fillon vient d'annoncer une réforme de l'ISF qui se traduira par la sortie de 300.000 foyers de cet impôt. En pleine crise économique et sociale, quand les inégalités progressent, est-ce vraiment le moment de chercher par tous les moyens à faire un tel cadeau aux plus riches ? Certainement pas. Le premier impôt sur le patrimoine, la taxe foncière, reste en l'état. La taxe foncière est pourtant un monument d'injustice. Encore une fois, les classes moyennes risquent de payer la différence (communiqué).
- Lionnel Luca (député UMP, droite populaire): "je me réjouis de la décision du gouvernement de vouloir y mettre fin (à l'ISF), comme l'ont fait tous les gouvernements socialistes en Europe. Si l'on veut trouver des recettes, il y aurait un moyen assez simple, utilisé ailleurs en Europe: amnistier pour partie tous ceux que l'ISF a fait fuir à l'étranger et qui rapatrieraient leurs capitaux pour investir en France" (communiqué)
- Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'Assemblée: "De la création du bouclier fiscal il y a quatre ans à la suppression de l'Impôt de solidarité sur la fortune dans quelques semaines, le gouvernement aura fait jusqu'au bout la bonne fortune des riches. Selon les deux formules suggérées par le Premier ministre, allègement ou disparition complète de l'ISF, les 500.000 contribuables les plus fortunés se partageront, en pleine crise économique et sociale, un pactole qui ira de 1 à 4 milliard d'euros. C'est la solidarité à l'envers" (communiqué)
- Pierre Laurent, secrétaire national du PCF dénonce "un simulacre de débat entre deux scénarios de dilution-extinction de l'ISF pour transformer la France en paradis fiscal pour les grandes fortunes".
"La ficelle est grosse : le gouvernement voudrait récupérer la protestation contre le scandaleux bouclier fiscal pour faire admettre la suppression de l'ISF. C'est d'autant plus inacceptable que les mesures actuellement envisagées pour compenser les 3,4 milliards d'euros - dans le pire des scénarios - sont floues. L'opération est indécente en pleine crise et alors que huit millions de salariés gagnent aujourd'hui moins de 950 euros par mois!" (communiqué)