Les marchés européens sont attendus en baisse alors que la situation géopolitique au Moyen-Orient continue d'inquiéter en raison de son impact sur les cours du pétrole. Si cette situation se prolongeait, la croissance mondiale serait à risque. Le baril de Brent cote 115,6 dollars. A Paris, Carrefour sera sous le feu des projecteurs après avoir annoncé un projet de scission de 100% de Dia et 25% de Carrefour Property. Sur le plan des statistiques économiques, les investisseurs attendent en particulier l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé aux Etats-Unis en février, publiée à 14h15.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau DayByDay note une très forte volatilité à l'approche de la zone de résistance à 4130 / 4154 points. En effet, le range d'évolution cité hier a été parcouru intégralement au cours de la séance, avec une couverture en nuage noir, figure de retournement en chandelier. Ces deux mèches testent des niveaux importants (résistance à 4130 points - support à 4054 points) : les anticipations sont donc partagées entre niveau d'achat intéressant dans une tendance haussière et figure de retournement forte. L'analyse des autres indices directeurs n'apportent pas d'éclairage supplémentaire : le bureau DayByDay conserve son avis neutre et profitera de la sortie du range 4130 / 4054 points pour reprendre un avis tranché.
Les valeurs à suivre
BOUYGUES
Bouygues a publié un résultat net part du groupe 2010 de 1,071 milliard d'euros, en recul de 19%, et un résultat opérationnel courant de 1,76 milliards d'euros, en baisse de 5%. Le chiffre d'affaires est resté stable à 31,225 milliards d'euros. Le consensus Reuters était de 1,11 milliard d'euros pour le résultat net, de 1,693 milliard d'euros pour le résultat opérationnel courant et de 30,904 milliards d'euros pour les ventes. Bouygues a proposé un dividende stable de 1,60 euro. Son ratio d'endettement est en amélioration de 5 points à 23%.
CARREFOUR
Carrefour annonce que son conseil d'administration a décidé de soumettre aux instances représentatives du personnel et aux actionnaires un projet de scission de 100% de Dia et 25% de Carrefour Property. « La scission de 100% de Dia permettrait à Carrefour de se concentrer pleinement sur le développement du potentiel de la marque Carrefour et sur son coeur de métier, tout en permettant aux actionnaires de Carrefour de bénéficier du plein potentiel de Dia », a expliqué le distributeur.
ESSILOR
Essilor a réalisé en 2010 un résultat net en hausse de 18,2% à 462 millions d'euros, légèrement au-dessus du consensus Reuters qui le donnait à 458 millions. Le résultat opérationnel avant paiement en actions, frais de restructuration, autres produits et charges, et avant dépréciation des écarts d'acquisition s'est établi à 407,8 millions, en progression de 18,9%, pour représenter 18,1% du chiffre d'affaires, comme en 2009. Le chiffre d'affaires a cru de 19,1% à 3,8916 milliards. Le numéro un mondial de l'optique ophtalmique a connu une croissance organique de 6,1%, en ligne avec ses attentes.
VINCI
Vinci a publié un résultat net part du groupe 2010 de 1,776 milliard d'euros, en hausse de 11,3%, et un résultat opérationnel de 3,434 milliards d'euros, en progression de 10,8%. Il a représenté 10,3% du chiffre d'affaires, à comparer avec 10,1% en 2009. Le consensus Reuters était de 1,717 milliard d'euros pour le résultat net et de 3,356 milliards d'euros. Déjà publié, le chiffre d'affaires de groupe de construction et de concessions s'est établi à 33,4 milliards d'euros, en progression de 8,6%.
Les chiffres macroéconomiques
Les investisseurs attendent l'indice des prix à la production industrielle en zone euro pour janvier à 11 heures.
Aux Etats-Unis, l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé en février sera publiée à 14h15 tandis que l'audition semestrielle du président de la Fed sur la politique monétaire devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants commencera à 16 heures.
Par ailleurs, les statistiques pétrolières hebdomadaires seront publiées à 16h30 et le livre Beige de la Fed sur la santé de l'économie à 20 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,3746 face au billet vert.
Hier à Paris
Les marchés actions européens ont terminé la séance sur une nette baisse après un début de journée passé en territoire positif. Les investisseurs ont réagi à la hausse des cours du brut, qui se rapprochent du seuil de 100 dollars pour le baril de brut léger américain pour livraison en avril. Le marché a par ailleurs mal accueilli les propos de Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale américaine concernant les risques inflationnistes liés à la flambée du pétrole. Les indices CAC 40 et Eurotop 100 ont reculé respectivement de 1,05% à 4 067,15 points et de 0,75% à 2 412,73 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont nettement baissé en raison des craintes des investisseurs à propos de l'impact des cours élevés du pétrole sur l'économie. Le président de la Fed, Ben Bernanke, a averti qu'une hausse durable des cours du pétrole représentait un risque pour la croissance. Le baril de brut a fini en hausse de 2,66 dollars à 99,63 dollars. Par ailleurs, la Bourse saoudienne a chuté de 6,7%, signe de l'inquiétude des investisseurs concernant la situation dans la région. L'indice Dow Jones a perdu 1,38% à 12 058,02 points tandis que le Nasdaq Composite a cédé 1,61% à 2 737,41 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.