Le groupe français de médias et de télécoms Vivendi a publié mardi des résultats conformes aux attentes, avec un bénéfice net de 2,2 milliards d'euros, et prévoit une légère croissance de ses profits en 2011 ainsi que le maintien d?un dividende à un niveau élevé.
"Vivendi a obtenu de bons résultats en 2010. Tous les indicateurs progressent par rapport à 2009", a souligné le président du groupe Vivendi, Jean-Bernard Levy.
L'année dernière, le résultat net part du groupe a bondi de 164,8%, à 2,2 milliards d?euros, gonflé notamment par la vente de sa participation dans le conglomérat de médias américains NBC Universal, achevée fin janvier.
Hors éléments exceptionnels, le résultat net ajusté 2010 a progressé de 4,4% à 2,7 milliards d'euros, contre 2,6 milliards une année auparavant. Le chiffre d?affaires est lui ressorti à 28,9 milliards d?euros, en hausse de 6,4%.
Ces résultats ne faisaient guère bouger le titre, qui était stable (+0,05%) à 20,67 euros vers 15H30 (14H30 GMT) à la Bourse de Paris, dans un marché en hausse de 0,23%.
Cette "performance solide" a été attribuée par M. Levy aux "trois principaux facteurs de croissance" de Vivendi: l'opérateur télécoms brésilien GVT, les jeux vidéos avec Activision Blizzard, et l'internet et les télécoms en France avec SFR, des activités qui se sont révélées "stratégiques (...) ces trois dernières années", selon lui.
"Malgré une conjoncture difficile et des mesures réglementaires et fiscales qui pèsent lourdement sur les capacités à investir, 2011 devrait voir une légère croissance de NOS profits à périmètre constant et le maintien d?un dividende en numéraire à un niveau élevé", à 1,40 euro, a déclaré M. Levy.
Après la cession par étapes de la participation qu?il détenait dans NBC Universal, pour un montant total de 5,8 milliard de dollars, et le règlement favorable d'un litige en Pologne, Vivendi a souligné qu'il "contrôl(ait) seul tous ses actifs".
"Nous avons le contrôle de tous nos métiers et nous avons pour objectif de racheter les (intérêts) minoritaires de nos filiales françaises à un prix raisonnable", a indiqué M. Levy, assurant "qu'un jour (Vivendi) pourrait détenir 100% de ses filiales françaises", à savoir SFR et le groupe de télévision payante Canal+.
M. Levy a insisté sur le maintien de son objectif de racheter la participation de 44% que détient Vodafone dans l'opérateur SFR, tout en refusant de donner plus de détails sur l'avancée des négociations alors que le marché s'attend à ce qu'elles aboutissent rapidement.
Il a aussi assuré ne pas avoir rompu les négociations avec le groupe Lagardère pour l'achat de sa participation minoritaire de 20% dans Canal+ France: si les discussions depuis un an entre Lagardère et Vivendi "n'ont pas permis de conclure à ce stade", "il ne faut rien exclure", car "à chaque instant Lagardère peut interrompre l'introduction en Bourse".
Lagardère, qui avait décidé l'été dernier de lancer la mise en Bourse de ses parts dans la chaîne cryptée faute d'avoir trouvé un accord avec Vivendi, affirme lui qu'il ira jusqu'au bout de cette opération.
Vivendi s'est félicité de la tournure favorable qu'a prise la semaine dernière un procès en nom collectif ou "class action" engagé à son encontre aux Etats-Unis pour communication financière trompeuse.
Le juge américain en a exclu les actionnaires ayant acquis leurs titres à la Bourse de Paris (80% des plaignants), ce qui limite selon Vivendi fortement les dommages et intérêts que le groupe pourrait un jour avoir à verser.
Par conséquent, la somme de 550 millions d'euros provisionnée dans ses comptes 2009 a été divisée par plus de cinq, à 100 millions d'euros, dans ses comptes pour 2010.
Les prochaines étapes dépendront du juge, qui "n'a pas fixé de calendrier" pour la suite de la procédure, a assuré M. Levy.