Le montant des prestations de protection sociale s'est fortement accru en France en 2009, année de crise économique, progressant de 4,7% par rapport à 2008 pour atteindre près de 600 milliards d'euros soit 31,3% du PIB, selon des statistiques publiées mardi.
Cette croissance des prestations, qui s'est accélérée par rapport à la première moitié de la décennie, provient principalement de la forte augmentation des dépenses consacrées au chômage en 2009 et la généralisation du Revenu de Solidarité Active (RSA), selon les comptes de la protection sociale publiés par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES).
Les prestations de protection sociale ont représenté précisément 597,6 milliards d'euros, soit l'essentiel des 624,5 milliards des dépenses de protection sociale pour 2009 (le reste correspondant aux frais de gestion) telles que calculées par la DREES, qui dépend des ministères du Travail et de la Santé, du Budget et de la Solidarité.
La plus grosse partie des prestations sociales est consacrée à la vieillesse (45,6%) soit 272,2 milliards, juste devant la maladie, l'invalidité et les accidents du travail (34,9%), et loin devant la famille et la maternité (9%) l'emploi et le chômage (6,1%), le logement (2,7%) et la pauvreté et exclusion sociale (1,8%).
Alors que l'économie était en pleine récession, ces dépenses sociales ont atteint 31,3% du PIB (produit intérieur brut) soit deux points de plus qu'en 2008, mais le PIB a lui-même baissé de 2,1% en valeur.
Si les dépenses ont fortement augmenté, les ressources de la protection sociale (cotisations sociales, impôts, taxes, contributions publiques) n'ont progressé que de 0,7% par rapport à 2008, soit à un rythme nettement inférieur à la moyenne depuis le début de la décennie (+4%).
Qualifiées en termes macro-économiques d'amortisseurs sociaux, ces dépenses massives ont permis en 2009 une progression du pouvoir d'achat.
Le revenu disponible brut ajusté des ménages (RDBa) a en effet continué de progresser de 1,5%, malgré une forte hausse du chômage (9,5% en moyenne annuelle contre 7,8% en 2008) une stagnation des salaires et une baisse des revenus non salariaux.
"Malgré une diminution des impôts sur le revenu et le patrimoine, ce sont essentiellement les prestations sociales et les transferts sociaux qui assurent l'essentiel de la hausse du RDBa", selon la DREES.
Le poids des prestations sociales devrait être encore important en 2010, toujours en raison du niveau élevé du chômage, selon Emmanuel Caïcedo, qui a dirigé l'étude.
"Tous les minima sociaux risquent d'exploser, tout ce qui est prestations non pas des caisses de Sécurité sociale, mais celles délivrées par les administrations publiques, Etat et collectivités locales", a-t-il dit à l'AFP.