Eurofins Scientific bondit ce matin de 4,13% à 57,55 euros après la publication de résultats annuels solides et de perspectives robustes. Lourdement pénalisé par la crise en 2009, le spécialiste français de la bio-analyse a bénéficié du rebond de l'économie mondiale et de ses efforts de productivité. Ainsi, Eurofins a renoué avec les bénéfices en 2010 avec un résultat net de 24 millions d'euros contre une perte de 11 millions d'euros en 2009.
L'ebitda normalisé a augmenté de 21% à 111 millions d'euros malgré les pertes liées aux start-ups et les programmes d'investissement sur cinq ans et de réorganisation sur deux ans qui n'ont pas encore produit tous leurs effets. Le chiffre d'affaires a progressé de 6% à 680 millions d'euros.
Le groupe a généré un flux de trésorerie disponible après paiement des intérêts et du coupon versé aux détenteurs de l'instrument hybride de 26 millions en 2010, pour 1,4 million en 2009, malgré un niveau comparable de décaissements liés aux coûts non récurrents de réorganisation.
Pour les années à venir, Eurofins Scientific affiche son optimisme. Les investissements réalisés au cours des cinq dernières années devraient permettre au groupe de soutenir la croissance future en convainquant de nouveaux clients et en augmentant la part des dépenses d'analyses qu'il capte chez de nombreux clients existants.
Par ailleurs, les gains de productivité issus du programme de réorganisation devraient contribuer à une meilleure génération de flux de trésorerie à l'avenir.
Dans cette perspective, Eurofins a réitéré ses objectifs à moyen terme (2013) à savoir : un taux de croissance annuel moyen du chiffre d'affaires d'environ 14% pour atteindre 1 milliard d'euros, une marge d'EBITDA de 21%, une marge brute d'exploitation de 15% et un taux d'investissements d'équipements inférieur à 6% du chiffre d'affaires.
Enfin, Eurofins a déclaré que l'acquisition de l'américain Lancaster lui permettrait d'être en avance sur ses objectifs d'acquisitions pour 2011, à la fois en termes de chiffre d'affaires et d'EBITDA. "Cette opération confirme par ailleurs que les objectifs à moyen terme rappelés ci-dessus sont à la portée d'Eurofins", a conclu le groupe.
A la Bourse de Paris, Eurofins aligne sa troisième séance de hausse consécutive. Vendredi, le titre a bondi de 3,25% soutenu par Goldman Sachs. La banque américaine avait relevé son objectif de cours de 76,2 à 80,3 euros et réitéré sa recommandation d'Achat renforcé (Conviction Buy).
Le broker avait salué le rachat du laboratoire américain Lancaster, qui soutiendra ses résultats dans les années à venir. Le bureau d'études continue également d'apprécier la forte exposition du groupe à un marché très prometteur.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences.