Les marchés actions devraient ouvrir sur une note de faiblesse alors que les cours du pétrole continuent leur progression en raison de la situation chaotique en Libye. Le baril de Brent pour une livraison avril gagne 2,71% à 114,27 dollars ce matin. Les places boursières asiatiques se replient également. A Paris, les investisseurs réagiront notamment aux résultats de Crédit Agricole, Dexia, France Télécom et Vallourec. La séance sera aussi riche en publications économiques, avec notamment les commandes de biens durables aux Etats-Unis.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau DayByDay constate une quatrième bougie noire consécutive depuis la formation du triple sommet. La nouvelle séance baissière de mercredi renforce l'hypothèse d'une lecture technique sous la forme d'un biseau ascendant dont la rupture déclenche une correction vers 3950 points. En l'absence de volumes significatifs pour un point bas, les analystes de DayByDay maintiennent leur biais baissier à très court terme. Selon le bureau d'études, une phase de reprise semble probable depuis le support majeur.
Les valeurs à suivre
CREDIT AGRICOLE
Credit Agricole SA, entité cotée du groupe Crédit Agricole, accuse une perte de 328 millions d'euros liée à l'impact négatif de la déconsolidation de sa participation de 4,79% dans la banque italienne Intesa Sanpaolo. Les analystes interrogés par Reuters prévoyaient une perte plus importante de 402 millions. Sur l'année 2010, le bénéfice net ressort toutefois en hausse de 12% à 1,263 milliard d'euros. Le produit net bancaire s'établit à 20,1 milliards d'euros, en hausse de 12,2 % sur un an, soit 7,8 % à périmètre et change constants. Le coût du risque (crédits impayés) s'est replié de 19,4%.
DEXIA
Dexia a publié un résultat net part du groupe 2010 de 723 millions d'euros, en recul de 28,4%, et un résultat brut d'exploitation de 1,6 milliards d'euros, en repli de 37,6%. Le coût du risque a chuté de 41,5% à 641 millions d'euros. Le consensus Inquiry Financial cité par Reuters s'élevait à 847 millions d'euros pour le résultat net et à 619 millions d'euros pour le coût du risque. Le produit net bancaire a atteint 5,31 milliards d'euros, en baisse de 14,1%, ce qui est conforme aux attentes.
IPSOS
Ipsos a réalisé en 2010 un résultat net part du groupe de 66,2 millions d'euros, en hausse de 25,7%, et une marge opérationnelle de 119,5 millions d'euros, en augmentation de 34,7%. Elle a représenté 10,5% du chiffre d'affaires contre 9,4% en 2009. Le spécialiste des études par enquête a mis en avant une bonne maîtrise des charges générales d'exploitation et la baisse des éléments non récurrents. Le chiffre d'affaires 2010 a atteint 1,141 milliard d'euros, en progression de 20,9%. La croissance organique s'est élevée à 8,3%.
VALLOUREC
Vallourec a publié un résultat net part du groupe 2010 de 409,6 millions d'euros, en recul de 21%, et un résultat brut d'exploitation de 924,8 millions d'euros, en repli de 6%. Sa marge de résultat brut d'exploitation s'est élevée à 20,6%, à comparer avec 22% en 2009. Le chiffre d'affaires a atteint 4,49 milliards d'euros, en hausse de 1%. Le consensus Reuters s'élevait à 922 millions d'euros pour le résultat brut d'exploitation, 4,493 milliards pour les ventes et 20,5% pour la marge.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent le moral des ménages pour février à 8h45, ainsi que le climat des affaires et le sentiment économique en zone euro pour février à 11 heures.
Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables pour janvier et les inscriptions hebdomadaires au chômage seront publiées à 14h30, suivies des ventes de logements neufs pour janvier à 16 heures et des statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30.
Ce matin, l'euro cote 1,3736 face au billet vert.
Hier à Paris
L'incertitude autour de la situation en Libye a continué de peser sur les marchés. Alors que l'est du pays est passé sous contrôle des insurgés en attendant la répression promise par Mouammar Kadhafi, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance avril a franchi cet après-midi 110 dollars, en hausse de 4% par rapport à mardi et au plus haut depuis deux ans et demi. Au-delà des craintes sur l'approvisionnement, les investisseurs redoutent qu'un pétrole trop cher ne mette en péril la reprise de l'économie mondiale. Le CAC 40 a terminé en baisse de 0,92% à 4013,12 pts. L'Eurotop 100 a cédé 0,98%.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont fini en baisse comme les autres places boursières mondiales. Wall Street a continué d'être pénalisé par l'insurrection en Libye qui pousse à la hausse les cours du pétrole. Le cours du baril de brut léger américain a ainsi touché les 100 dollars en séance pour la première fois depuis octobre 2008. Alourdissant encore l'atmosphère, le groupe d'informatique HP a présenté des ventes et perspectives décevants. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 0,88% à 12 105,78 points tandis que le Nasdaq Composite a perdu 1,21% à 2722,99 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Coût du risque : Le coût du risque est constitué de l'ensemble des coûts inhérents aux risques : risques de change, de défaillance, ou encore de crédit. L'ensemble de ces risques représente un coût, qui s'explique par l'obligation de provisionner les comptes en cas de litiges dans leurs valeurs.
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Climat des affaires dans l'industrie (Indice de la Banque de France) : cet indicateur mensuel résume le jugement des industriels français sur la situation conjoncturelle. Plus il est élevé et plus l'appréciation des industriels est favorable. Sa moyenne de long terme est de 100.
L'institution financière interroge les industriels sur l'évolution de la production par rapport au mois précédent, la production pour les prochains mois, l'évolution des commandes par rapport au mois précédent, le niveau du carnet de commandes, le niveau des stocks de produits finis, le taux d'utilisation des capacités de production et l'évolution des effectifs.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour... Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Ventes de maisons existantes : cet indicateur mesure les ventes de maisons individuelles existantes et donne une bonne idée de l'évolution du marché immobilier. Il est communiqué sur une base annualisée et corrigé des variations saisonnières. L'évolution du prix de vente médian ainsi que les stocks sont également publiés. Le chiffre des stocks indique le nombre de mois nécessaire pour les écouler au rythme actuel de ventes.
Cette statistique est également un bon indicateur de la santé de l'économie car l'achat d'une maison implique des dépenses pour l'équiper (meubles, électroménager....). Par ailleurs, la hausse (baisse) des prix de l'immobilier se traduit par un effet de richesse positif (négatif) pour les ménages, ce qui est un soutien (frein) à la consommation.