Le titre Crédit Agricole SA enregistre, de loin, la plus forte hausse des valeurs du CAC 40 avec une progression de 5,52% à 12,425 euros. Le véhicule coté du groupe Crédit Agricole a rassuré les investisseurs en présentant au titre de son quatrième trimestre 2010 des pertes moins lourdes prévues, et en confirmant qu'il ne comptait pas faire appel au marché pour se conformer aux directives de Bâle III. CASA a publié une perte de 328 millions d'euros liée à l'impact négatif de la déconsolidation de sa participation de 4,79% dans la banque italienne Intesa Sanpaolo.
Les analystes interrogés par Reuters attendaient une perte de 402 millions. Sur l'ensemble de l'année 2010, le bénéfice net ressort en hausse de 12% à 1,263 milliard d'euros. Le produit net bancaire s'établit à 20,1 milliards d'euros, en hausse de 12,2 % sur un an, soit 7,8 % à périmètre et change constants. Le coût du risque (crédits impayés) s'est replié de 19,4%.
Dans le cadre des nouvelles normes prudentielles Bâle III, Crédit Agricole S.A indique avoir trouvé un accord avec l'Autorité de contrôle prudentiel pour compenser l'exclusion de l'avance d'actionnaire et de certains instruments de dette hybride dans le calcul des fonds propres.
Enfin, la banque a confirmé son objectif de retour aux bénéfices d'Emporiki pour l'an prochain.
CM-CIC a renouvelé sa recommandation Accumuler et son objectif de cours de 14 euros sur la valeur après la publication des comptes. Ces résultats sont ressortis en dessous des attentes de l'analyste, mais pour l'essentiel en raison du Corporate Center, souligne-t-il. L'opérationnel est globalement en ligne avec les attentes, ajoute le bureau d'études.
De son côté, Oddo a renouvelé sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 11,78 euros sur CASA. « Le trait saillant de ce trimestre nous semble être la baisse plus forte qu'attendue des provisions, et ce dans tous les métiers », souligne le broker.
Le groupe a par ailleurs annoncé avoir trouvé une solution technique pour remplacer l'avance d'actionnaires et les T3CJ (titres très subordonnés), et ce sans coût supplémentaire. « C'est une bonne nouvelle qui réduit significativement la probabilité de levée de fonds », conclut Oddo.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Deux changements importants vont avoir un impact sur l'avenir des banques françaises. Premièrement, elles vont être soumises à une nouvelle taxe dès l'année prochaine. La taxe bancaire, qui s'appliquera à une vingtaine de banques, établissements de crédit et entreprises d'investissement, abondera le budget de l'Etat à hauteur de 504 millions d'euros l'an prochain. A cela s'ajoutera une augmentation de la participation des établissements financiers au fonds de garantie des dépôts, à hauteur de 90 millions d'euros supplémentaires en 2011, 2012, puis 2013, soit 270 millions en tout. En 2013, les autorités estiment que plus de 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires sera prélevé auprès des banques. De plus, de nouvelles normes prudentielles vont voir le jour avec la finalisation de l'accord Bâle III, applicable à l'HORIZON 2019. L'objectif est de relever de 2% à 7%, d'ici 2019, le ratio de solvabilité bancaire. Ce ratio rapporte les fonds propres d'un établissement à ses engagements dans l'économie. Plus il est élevé plus les prises de risques sont limitées.