Les troubles actuels au Moyen-Orient et notamment en Lybie menacent les différentes économies mondiales. En effet, la hausse du prix du Brent autour des 114 dollars à Londres (100 dollars à New-York), fait trembler les différents marchés mondiaux.
Depuis une semaine, le prix du baril de brut a progressé de plus de 15%. Cette hausse n’est cependant « pas liée qu’à la crise au Moyen-Orient » selon Pierre Sabatier, président de PrimeView. En effet, le prix du baril tournait déjà autour des 90 dollars, depuis quelques mois, un prix relativement élevé. La remontée des prix est surtout due « à la pression de la demande » notamment celle des pays émergents. La population dans les pays émergents s’est fortement développée depuis une décennie, entrainant ainsi une plus forte demande en matières premières. Les pays producteurs (OPEP) ont des ressources conséquentes, « ils peuvent aller plus loin dans la production mais les marges de manœuvre sont faibles », assure Pierre Sabatier.
Les marchés ne s’étaient pas inquiétés de la hausse du prix du pétrole car celle-ci s’est étalée sur plusieurs mois. La raison de la fébrilité actuelle des marchés est la violence de la récente hausse. Quand le prix augmente si brusquement il y a le risque d’avoir un effet récessif. C’est ce que l’on a pu constater avec le repli des marchés actions. Néanmoins, cette baisse est à relativiser car elle fait suite à « une hausse sans discontinuer » depuis novembre dernier. La crise géopolitique a une incidence sur la hausse du prix du brut de l’ordre d’une dizaine de dollars.
En termes de gestion, il sera intéressant de suivre le secteur pétrolier et également toutes les valeurs pouvant bénéficier de la hausse du pétrole, indique Pierre Sabatier. Pour les autres secteurs, il faudra privilégier les sociétés qui ont la capacité de répercuter leur pricing power. Par ailleurs, on peut jouer directement les matières premières en investissant sur la bourse russe dont la composition est majoritairement pétrolière, ajoute-t-il.