
L'un des cadres de Renault soupçonné d'espionnage ne possède pas de compte en Suisse, a indiqué de façon informelle la justice suisse au parquet de Paris, selon le Canard Enchaîné paru mercredi.
Le procureur fédéral de Berne a indiqué au parquet de Paris que l'un des cadres mis à pied puis licencié par Renault, Matthieu Tenenbaum, ne possédait pas de compte à la Banque cantonale de Zurich (ZKB), contrairement à ce qu'affirme le constructeur automobile dans sa plainte, selon l'hebdomadaire.
Le parquet de Paris s'est refusé à confirmer cette information, attendant une réponse officielle de la Suisse à sa demande d'entraide internationale.
Interrogée par l'AFP, une porte-parole du procureur fédéral suisse (Ministère public) a indiqué avoir "reçu une demande d'entraide judiciaire émanant de la France" et précisément du parquet de Paris concernant cette affaire d'espionnage.
Elle a cependant refusé de divulguer le résultat des recherches effectuées par les autorités helvétiques.
"Je souhaite que le parquet communique dès l'instant où il aura une réponse officielle afin de mettre fin au cauchemar de mon client", a réagi de son côté Me Thibault de Montbrial, l'avocat de Matthieu Tenenbaum, auprès de l'AFP.
La ZKB avait affirmé début février ne "disposer d'aucun élément permettant de penser (qu'elle était) liée à cette affaire".
Au Liechtenstein, où un autre compte secret est soupçonné à la banque princière LGT, cette dernière avait indiqué ne pas être au courant d'une demande de renseignement de la part des autorités françaises.
Une source proche du dossier avait cependant précisé à l'AFP ne pas avoir trouvé de compte bancaire ou de fondation au nom des trois cadres licenciés de Renault.
L'affaire d'espionnage industriel chez Renault a éclaté début 2011 avec la mise à pied puis le licenciement de trois cadres haut placés, à la suite d'une enquête interne consécutive à l'envoi de courriers anonymes.
Selon RTL, l'un de ces courriers vise Michel Balthazard, qui était membre du comité de direction de Renault. L'auteur de cette lettre assure avoir été témoin de conversations lors desquelles M. Balthazard aurait évoqué des détails du programme de Formule 1 de Renault et sur la conception des monoplaces. Il n'aurait livré aucun secret sur la voiture électrique, selon la radio.
Renault a porté plainte contre X à Paris, notamment pour vol en bande organisée, visant les faits présumés d'espionnage dont se seraient rendus coupables les trois cadres supérieurs. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).